Surveillance des J.O : au commencement était la bagnole #6
Des radars automatiques jusqu’à la reconnaissance faciale
L’histoire semble farfelue, mais il existe bel et bien un fil conducteur entre la sécurisation des jeux et le monde de l’automobile. Par une curieuse incidence, les cabines radar ont peut-être fait le lit des caméras de vidéosurveillance. Flashback.
Nous sommes dans les années 90, en région Parisienne. Dans ses ateliers, une tranquille PME conçoit un système de prise de vue numérique pouvant être couplé avec un cinémomètre routier (le SVR 2000). La fin du cliché argentique a sonné, avec ce radar de nouvelle génération il devient possible de multiplier les preuves d’infractions et le nombre de PV.
Tout s’emballe en 2003 lorsque le gouvernement et son ministre de l’intérieur Sarkozy décrètent la mise en place du CSA (Contrôle sanction automatisé). Les autorités décident d’implanter des milliers de cabines-radar automatiques sur les routes. L’État a besoin de matériel et de compétences, vite, très vite, alors pour acquérir tout ce nécessaire on fait appel des entités capables de servir le projet. La plupart d’entre elles ont pignon sur l’Élysée et possèdent une division liée à la sécurité ou à la défense nationale. Citons en vrac et par ordre d’apparition à l’écran, Safran, Sagem, Atos, Morpho, Capgemini, Idémia…
Le besoin créant l’envie, la Sagem s’offre très vite la fameuse petite fabrique de radars. Face aux perspectives financières du marché l’un des hauts responsables de l’époque s’extasiera en off : « On va se faire des golden balls! ». L’ex-PDG de la p’tite boîte d’optique frétillera plus tard d’un plaisir identique : « Grâce aux radars, j'ai vendu ma société dix à vingt fois plus cher… » (Autoplus).
Cabines à tout voir
Mais nous voici déjà en 2006; le directeur des affaires criminelles...