Journal d'investigation en ligne
par Eric Bouliere

Surveillance des J.O : au commencement était la bagnole #6

Des radars automatiques jusqu’à la reconnaissance faciale

L’histoire semble farfelue, mais il existe bel et bien un fil conducteur entre la sécurisation des jeux et le monde de l’automobile. Par une curieuse incidence, les cabines radar ont peut-être fait le lit des caméras de vidéosurveillance. Flashback.

Après les coups de flash, le coup de masse - © reflets
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Nous sommes dans les années 90, en région Parisienne. Dans ses ateliers, une tranquille PME conçoit un système de prise de vue numérique pouvant être couplé avec un cinémomètre routier (le SVR 2000). La fin du cliché argentique a sonné, avec ce radar de nouvelle génération il devient possible de multiplier les preuves d’infractions et le nombre de PV.

Tout s’emballe en 2003 lorsque le gouvernement et son ministre de l’intérieur Sarkozy décrètent la mise en place du CSA (Contrôle sanction automatisé). Les autorités décident d’implanter des milliers de cabines-radar automatiques sur les routes. L’État a besoin de matériel et de compétences, vite, très vite, alors pour acquérir tout ce nécessaire on fait appel des entités capables de servir le projet. La plupart d’entre elles ont pignon sur l’Élysée et possèdent une division liée à la sécurité ou à la défense nationale. Citons en vrac et par ordre d’apparition à l’écran, Safran, Sagem, Atos, Morpho, Capgemini, Idémia…

Le besoin créant l’envie, la Sagem s’offre très vite la fameuse petite fabrique de radars. Face aux perspectives financières du marché l’un des hauts responsables de l’époque s’extasiera en off : « On va se faire des golden balls !  ». L’ex-PDG de la p’tite boîte d’optique frétillera plus tard d’un plaisir identique : « Grâce aux radars, j'ai vendu ma société dix à vingt fois plus cher… » (Autoplus).

Cabines à tout voir

Mais nous voici déjà en 2006 ; le directeur des affaires criminelles vient de signer une directive pour rappeler que le CACIR (Centre de constatation des infractions routières) a consacré 18 % de son temps à enquêter sur des affaires judiciaires au cours des premiers mois de 2005. Il s’y inquiète de « L’utilisation du Contrôle automatisé à des fins étrangères à la sécurité routière » et pense qu’il serait bon de remettre de l’ordre « dans le cadre des demandes adressées par les services d’enquêtes qui recherchent des informations permettant de localiser un véhicule déterminé  ».

Le magistrat ordonne que soient données « des instructions aux parquets afin qu’ils veillent à ce que les services enquêteurs ne sollicitent le CACIR qu’avec parcimonie  ». Il précise à cet effet « que le CACIR ne devra être sollicité que dans le cadre des enquêtes relatives à des infractions présentant une particulière gravité, qu’à la condition que l’information recherchée constitue une réelle plus-value pour l’enquête, et sous réserve que les enquêteurs possèdent des éléments précis d’identification du véhicule ».

En langage clair, les cabines radars servent trop souvent à localiser de potentiels individus installés au volant d’une potentielle voiture dont on ne connaitrait pas l’immatriculation potentielle, mais qui se ferait potentiellement flasher en excès de vitesse devant une potentielle cabine… C’était il y a 20 ans déjà.

Quand les radars avaient des yeux…) - reflets
Quand les radars avaient des yeux…) - reflets

Si ça passe...

Il ne fait aucun doute que le CSA fut un laboratoire à route ouverte pour améliorer le matériel de détection optique, mais au-delà de cette mission de sécurité routière le système permit également aux autorités de vérifier les limites d’un dispositif de contrôle de masse.

Car en coulisse une question hante régulièrement les esprits dirigeants : quid de l’acceptabilité sociale et jusqu’où presser le citron ? Le sujet est abordé dans tous les bilans d’étapes : « L’acceptabilité sociale d’un système est un facteur influençant l’efficacité de sa mise en œuvre  » (Rapport sur l’Impact du contrôle sanction automatisé sur la sécurité routière 2003-2005). Il est par ailleurs bien stipulé de veiller à maintenir la plus large acceptabilité du système.

Un utile conseil classé confidentiel - reflets
Un utile conseil classé confidentiel - reflets

Aux dires d’experts patentés, le niveau de cette nécessaire acceptabilité s’avère très correct. En 2011, le directeur de recherche à l’institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux estime que 70 % des conducteurs adhèrent au projet. Son analyse s’appuie sur quatre profils d’automobilistes : les prudents, les pragmatiques, les hédonistes, et les défieurs. Mais il déplore à propos des moins convaincus : « Plus on augmente le nombre de radars, et plus ces réfractaires vont se manifester. C’est ainsi qu’apparaissent sur le marché des systèmes de type Coyote destinés à éviter de se faire prendre ». Ce jour le mal est incarné : il se nomme Coyote !

Coyote, malin comme un singe

Le succès commercial de ces boîtiers GPS avertisseurs de radar fut tel que le ministre Guéant s’évertua à en interdire l’usage. Le PDG de Coyote, Fabien Pierlot, convoqué et auditionné à l’Assemblée nationale, calmera cette grosse colère ministérielle en arguant que « nos boîtiers peuvent apporter certaines informations après un accident dans la mesure où ils permettent de savoir depuis combien de temps le conducteur roulait, sa vitesse moyenne, et sa façon de conduire grâce aux accéléromètres ». Cette idée d’installer un mouchard à bord des véhicules n’était pas sans déplaire aux autorités de l’époque.

Soucieux de prouver sa bonne foi routière Pierlot va jusqu’à retenir : « L’idée intéressante de la boîte noire ». Il ajoutera du bout des lèvres entrevoir la possibilité d’afficher la vitesse réelle sur l’écran de ses boîtiers : « Techniquement, il faudrait un lecteur de limitations de vitesse…  ». A cet instant cette technologie existe déjà, elle porte un nom que seuls les initiés connaissent : l’intelligence artificielle.

Le pas de l’IA à portée de bagnole sera franchi par William Eldin, le précieux bras doit de Fabien Pierlot. Quel rapport avec la vidéosurveillance de masse direz-vous ? Nous y arrivons, mais dans cette période trouble où tous les jeux se transforment en enjeux politiques il devient utile de s’intéresser à ceux qui tiennent les cartes pour mieux comprendre les règles.

Qui est W.E ?

Les mille visages de William Eldin… - Capture écran
Les mille visages de William Eldin… - Capture écran

A ce jour et depuis 2015, W. Eldin est à la tête d’une entreprise dénommée XXll (22, mais prononcez Twenty two). Selon les termes consacrés dans le monde de solutions d’analyse vidéo en intelligence artificielle il s’agit « d’une plateforme logicielle permettant d'analyser en temps réel les flux vidéos des caméras déjà installées dans les villes et les sites privés  » (colibri-talent.com) . Les liens entre radars de contrôle de la vitesse et caméras de surveillance se resserrent franchement puisque XXII s’affiche justement dans le catalogue des solutions du programme général de sécurité des grands événements des Jeux olympiques 2024.

En fonction des interviews, voire du degré de fascination des intervieweurs, William Eldin est présenté comme un pilote de moto, DJ, musicien, prof à Sciences Po, garnement de cité, doux rêveur ou serial entrepreneur de génie. Les plus enamourés de sa fulgurante réussite affirment en titre que l’audacieux jeune homme serait « L’apôtre d’une IA libératrice » réussissant à placer « La technologie au service de l’émotion » (theagilityeffect.com), pour au final préfigurer « Le monde de demain » (suresnes-mag.fr).

Si son côté Bad-boy de charme et une originalité certaine incite à lui confier le Bon Dieu sans confession, son discours calibré et répété à l’envi sur tous les réseaux renvoie du personnage une tout autre image : celle des jeunes loups soucieux de vendre un beau roman de vie pour mieux commercer dans le monde féroce de la Deep Tech.

À qui veut l’entendre il évoque d’un sourire sa jeunesse tumultueuse passée à la cité Pablo Picasso de Nanterre où : « J’ai été confronté à la rue assez vite pour comprendre ses limites et comprendre que finalement tant que tu n’es pas devant le juge tout va bien ! ». Amusé il confie avoir été : « Un leader, et dans la délinquance j’avais du monde derrière moi, et ça me plaisait  ». Enfin interrogé sur son parcours il insiste avec un enthousiasme bon enfant : « Mon parcours, et d’où je viens, je trouve que c’est le meilleur endroit pour être entrepreneur, parce que moi je n’ai peur que du juge et de la prison ! Et encore si ça ne dure pas longtemps, c’est pas grave…  » (ekkiden.com) .

Parfois l’adolescente franchise de Mr Eldin frise l’indécence lorsqu’il parle des conducteurs connectés au boîtier: « On les voyait en plus, et on se marrait de temps en temps avec Fabien parce que nous on aime bien quand même rouler vite… parfois Sébastien (Ndlr : le responsable qualité maison) nous remontait les moyennes sur des portions de route et moi mon objectif c’était d’avoir les records, on traquait à combien roulaient les bagnoles, on ne savait pas qui c’était derrière, mais on savait à combien ça passait, je me rappelle d’un 341 km/h au début de l’A10 et je m’étais dit put... y’a des mecs qui bombardent quand même ! » (ekkiden.com) .

Une réflexion qui laisse supposer que l’innocent boîtier GPS de Coyote aurait donc pu rendre des services assez inattendus, comme celui de savoir ce qui se passe à bord de tous les véhicules équipés du boîtier. Et quand on lui demande pourquoi Twenty two , il répond : « Parce qu’on roulait vite là où on a grandi et que 22 Vl’a les flics était souvent derrière nous, et du coup c’était plutôt cet esprit un peu rebelle dans mon quartier… » (trench-tech.fr).

Mais apparemment, l’origine de ce sigle change selon les humeurs ou le politiquement correct : « Le groupe de musique que nous avions créé, Damien et moi, (Ndlr : son ami d’enfance et associé) alors que nous n’avions que quinze ans, s’appelait, en réalité, XXII. Ce nom est une référence à la synchronicité. À l’époque, nous regardions une horloge et elle indiquait 22 h 22, une adresse portait le numéro 22, idem pour une plaque d’immatriculation » (dynamique-mag.com).

Avec le temps, peut-être a-t-il retenu cette leçon : « Le Fabien m’a appris une phrase qui me reste dans la tête et que je ne n’applique pas toujours, c’est apprends à fermer ta gueule, j’avais dit une info à quelqu’un, je me suis fait défoncer par Fabien… » (ekkiden.com).

De la pègre aux J.O ?

Si Eldin rate lamentablement sa carrière de mauvais garçon, il va brillamment réussir celle de business man en ouvrant des magasins de distribution de boîtiers antiradars. En 2004, parti en quête d’un premier pas de porte « il tombe sur le papa de quelqu’un avec qui j’étais à l’école, qui est un des Top 5 de la pègre parisienne et qui possède tous les locaux à Pigalle, et du coup il me loue un petit magasin boulevard de Clichy ». L’affaire marche si bien « qu’avec trois magasins je fais 1,5 million de chiffre d’affaires, et 300 000 € de chiffre d’affaires ». C’est alors qu’il croise la route du PDG de Coyote : « On avait les mêmes valeurs, on avait la même envie, les mêmes idées, c’est un mec malin, pareil… ». Il s’associe pour devenir actionnaire du groupe : « je fais beaucoup de business, je gère le retail, on ouvre des magasins dans des centres commerciaux on distribue à Darty, Feux vert, Norauto, etc… » (ekkiden.com).

Et re-bingo, l’affaire marche encore mieux, les dividendes tombent comme des confettis. Tout ronronne jusqu’à ce fameux jour où le ministre Guéant s’est senti obligé d’intervenir pour calmer le jeu. Les avertisseurs de radar étaient, eux aussi, devenus socialement acceptés par des fous du volant qui achetaient du Coyote comme des petits pains. William Eldin explique la situation à sa façon : « Ça commençait à beaucoup marcher, la police a dû avoir une chute impressionnante des amendes et on a été interdit, ils ont dit noway, arrêtez, au moins ne nous insultez plus, n’appelez pas ça un radar, n’indiquez pas l’endroit précis, et essayez d’être un peu des aides à la conduite, pas des détecteurs de radars » (ekkiden.com).

L’interdiction de génie

C’est à cette période qu’Eldin se met en quête de solutions nouvelles : « Ce cher Guéant, nous interdit et nous oblige à changer la terminologie d’un radar, donc on appelle ça une zone à risque, et il dit qu’il faut indiquer la limitation de vitesse sur la route en permanence sur le Coyote ! ». Problème l’État ne possède aucune cartographie GPS répertoriant ces limitations sur tout le territoire. Qu’importe : « J’ai fait le tour du monde pour rencontrer des entreprises, en 2010/11 je rencontre des boîtes qui font de la reconnaissance de panneaux, on me dit que cela s’appelle de l’intelligence artificielle, que ça va arriver…  ». (ekkiden.com).

Il comprend de suite que « Pour continuer à exister, nous avons dû afficher la limitation de vitesse en temps réel sur l’écran de l’assistant d’aide à la conduite. Or, nous n’avions pas de base de données pour ça. La seule technologie qui existait c’était une mini-caméra dans le Coyote qui venait reconnaître tous les panneaux de limitation de vitesse. Nous avons acheté le logiciel à une petite société israélienne. Là, j’ai eu une rupture cognitive ! Il était possible de l’appliquer à tout ce que l’on souhaitait » (suresnes-mag.fr).

Aussitôt dit aussitôt fait, il teste ce procédé sur la route : « On a acheté un algorithme de détection de panneaux de limitation de vitesse avec Coyote » (business-cool.com). La technique fait merveille et donne d’excellents résultats : « 500 images de panneaux de limitation de vitesse plus un algorithme qui apprenait ces 500 images et tu reconnais à 95 % tous les panneaux. On avait fait le test autour de la Défense à cette époque » (trench-tech.fr). L’obligation de devoir afficher la vitesse réglementaire sur l’écran n’est désormais plus un problème, mais une véritable aubaine : « On a une petite caméra dans le Coyote, on embarque un algorithme de reconnaissance des limitations de vitesse, ça cartonne !!  » (spotify.com-methode to scale).

Benetton, Arthur, Quillot…

Pierlot et Eldin font alors un pas côté pour laisser place à des habitués de la finance de haute bourse. Un certain Didier Quillot (Lagardère, Orange, Ligue de Foot Pro…) vient à prendre la présidence de la société. La rentabilité de Coyote attire également le fonds d’investissement de la famille Benetton et le non moins célèbre animateur télé, Arthur.

Le lion du CAC fait la promo du Coyote - Capture écran
Le lion du CAC fait la promo du Coyote - Capture écran

Retour sur investissement compris, tout ce petit monde quittera la société après avoir engrangé de jolis bénéfices. Fabien Pierlot reprend alors les rênes de sa société alors qu’Edlin en profite pour tracer son propre chemin avec XXII en commercialisant une technique découverte chez Coyote : la vision par ordinateur. La bouche est bouclée, en s’appuyant sur l’extrapolation d’une même technologie, il s’échappe des petites départementales imitées à 80 pour s’engager à pleine vitesse sur les voies internationales de la vidéosurveillance à grande échelle.

Du comptage, du trafic, l’héritage Coyote chez XXII ? - Capture écran
Du comptage, du trafic, l’héritage Coyote chez XXII ? - Capture écran

Quoiqu’il en soit ce chevalier blanc de la French Tech chevauche désormais une fabuleuse licorne qui a levé 22 millions d’un simple claquement de sabot. William Eldin a su frapper aux bonnes portes : « Le Fonds innovation Défense a investi 6 millions dans XXII via Bpifrance. En fait, nous travaillions déjà depuis longtemps pour les ministères de l’Intérieur et des Armées sur des sujets qui ne sont pas liés à l’armement. Résultat, le ministère des Armées soutient donc des PME comme la nôtre pour voir notre agilité à nous positionner sur de nouveaux marchés, quitte à ce que nous collaborions avec de très gros acteurs comme Thales, CS Group ou Cap Gemini…  » (infoprotection.fr).

Les limites seront-elles à la taille de l’appétit… - Capture ecran
Les limites seront-elles à la taille de l’appétit… - Capture ecran

Conscient que ce système de vision par ordinateur couplé à l’intelligence artificielle inquiète, William Eldin s’impose des limites : « Nous refusons aussi certaines fonctionnalités susceptibles de rendre l’outil discriminatoire ». Selon ses dires cette technologie doit simplement aider à l'emploi ou sauver des vies grâce à la détection de chute de personnes. À la question de l’ingérence dans le domaine de la vie privée il répond invariablement : « On garantit qu'on ne fait pas de reconnaissance faciale, on ne fait pas de biométrique. Pour notre logiciel, un humain, c'est comme un bus  ». Et à cette fin l’entreprise se félicite qu’un : « Comité éthique a été mis en place pour débattre des futures fonctionnalités, certaines étant refusées en raison de leurs implications éthiques. » (beaboss.fr). Mais William Eldin pourra-t-il refuser longtemps de satisfaire les désidératas technologiques d’un ministère des armées qui a largement subventionné XXII…

La reconnaissance faciale chez XXII… c’est non !  - Capture ecran
La reconnaissance faciale chez XXII… c’est non ! - Capture ecran

Voici donc comment un jeune audacieux adorant la vitesse et la bagnole s'est retrouvé au centre des jeux 2024 et à la tête d’une belle fortune personnelle : « J’ai pris la première Tesla modèle SP 100 D qui bombardait avec 880 ch, et je l’ai atomisé, j’ai cassé trois fois les moteurs, j’ai tordu la direction à 260 km/h sur une compression, enfin j’en faisais n’importe quoi donc les mecs de chez Tesla m’ont dit de repasser chez Porsche, donc je me suis fait un craquage à plus de 200 K€ à l’époque…  » (ekkiden.com). Malgré tout l'univers SpaceX le fait rêver et Elon Musk demeure inscrit parmi ses icônes préférées « pour son approche systémique des problématiques et sa capacité à créer un écosystème entrepreneurial fort » (digitechnologie.com).

Lorsqu’on l’interroge sur d’éventuelles pressions de l’Armée compte tenu de la hauteur de l’investissement du FID et sur un possible desserrement réglementaire à l’approche des Jeux olympiques de Paris, il confirme que : « C’est encore en discussion au Parlement avant adoption, mais il est question de pouvoir utiliser, à titre expérimental, des IA en sécurité-sûreté pendant les JO Paris 2024. XXII fait partie des entreprises retenues pour les expérimentations. Nous allons donc démontrer que nous respectons les règles et l’éthique, dont le Règlement général sur la protection des données à caractère personnel en Europe (RGPD). Et nous espérons contribuer à repousser ce cadre expérimental en application pérenne grâce à l’excellence opérationnelle que nous allons apporter » (infoprotection.fr).

Alors bien sûr William Eldin rassure lorsqu’il exclut de son propos les dérives d’une technologie invasive, d’autant qu'il s’est fixé des limites d’honnête homme : « On ne tue pas, directement ou indirectement, on ne va pas dans la biométrie, et on ne va pas dans le business model de la publicité! » (ovni’s-ovni.capital). Du vrai crime à la fausse pub ce pot de confiture mélange à souhait les bonnes résolutions, mais on peut émettre quelques doutes en écoutant Eldin se souvenir des réunions chez Coyote : « des gens avaient le double de mon âge, et je me disais, pompe tout ce qu’ils ont dans la tête mec, parce que si tu as la combinaison de tout ça tu vas être un tueur à gages ! ». (ekkiden.com).

Le jeune prodige déclare aujourd’hui le plus sérieusement du monde : « Je suis focus sur XXII, je veux développer le chiffre d’affaires, je veux faire un milliard d’euros de chiffre d’affaires, ou de dollars, avant la fin de ma vie, c’est mon challenge, je veux au moins les 100 millions avant 40 ans, donc il me reste 4 ans, et donc il faut que j’arrive à ça avec XXII, et je sens que c’est possible » (ovni’s-ovni.capital).

Ne manquerait-il pas une caméra de surveillance en haut du mât et une Rolex au bras de ce jeune prodige avant les 50 ans de XXII ? Mais nous voici rassurés, il n’y aura pas de reconnaissance faciale durant les jeux parisiens. Enfin… en principe mec.

Radar, la machine à cash : notre documentaire en accès libre

En janvier 2020, Reflets diffusait un documentaire sur les millions d'euros dépensés par l'État (à la légère) pour mettre en place le système de sanction automatisée dans le cadre de la sécurité routière. Nous dévoilions les marchés publics qui ont présidé au déploiement de la sanction automatisée et le rôle d'Atos et de son patron d'alors, Thierry Breton. C'est l'occasion de revoir notre film.

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