Sémantique journalistique à propos de Londres
Les mots ont un sens. Ceux qui les manient ont donc une grande responsabilité. Ce qui sera écrit et publié par la presse aura un impact certain sur l'opinion publique. Les émeutes de Londres sont un exemple frappant. Unanime hier, la presse (qui reprend souvent des dépêches d'agences telles que) titrait en substance "Grande-Bretagne : premier mort dû aux émeutes". Depuis quand des émeutes tuent-elles des gens ? Avec leurs petits poings musclés ?
Les mots ont un sens. Ceux qui les manient ont donc une grande responsabilité. Ce qui sera écrit et publié par la presse aura un impact certain sur l'opinion publique. Les émeutes de Londres sont un exemple frappant. Unanime hier, la presse (qui reprend souvent des dépêches d'agences telles que) titrait en substance "Grande-Bretagne : premier mort dû aux émeutes".
Depuis quand des émeutes tuent-elles des gens ? Avec leurs petits poings musclés ? Qui a déjà vu une émeute tirer sur des émeutiers ? Physiquement, ça ressemble à quoi une émeute ?
En revanche, il est beaucoup plus fréquent de croiser des policiers armés de pistolets qui tirent des balles. Balles qui peuvent tuer. Dans le cas de Londres, Mark Duggan, père de quatre enfants, est bien mort d'une balle tirée par la police et reçue dans la poitrine. Quant au "mort dû aux émeutes", il s'agit d'un homme de 26 ans, blessé par balle dans une voiture, lundi soir. Pour l'instant, rien ne permet d'attribuer cette mort aux forces de l'ordre, mais il y a fort à parier qu'elle ne le sera pas.
Le Monde.fr titrait comme la majorité de ses confrères sur ces émeutes qui tuent.
La Dernière Heure faisait de même :
Dans l'absolu, ce n'est pas faux. S'il n'y avait pas eu d'émeutes, ce jeune homme ne serait sans doute pas mort. En revanche, ce ne sont pas les émeutes qui l'ont tué. Une main a appuyé sur la gâchette. Et ces émeutes...