Rififi à l'Académie catholique de France
Une poignée d'académiciens a cherché à discréditer le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Eglise.
Plusieurs membres de l'Académie catholique ont rédigé une note critique sur le rapport de la Ciase, provoquant un vif mécontentement de nombre de leurs collègues qui les accusent d'avoir utilisé le nom de leur institution pour un combat personnel. Dix d'entre eux ont claqué la porte. Reflets révèle les échanges houleux entre les académiciens et la liste des démissionnaires.
Une note signée par huit membres de l’Académie catholique critiquant le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église a mis le feu aux poudres de cette institution fondée en 2008 par des intellectuels catholiques français pour favoriser la rencontre, l'échange et la recherche des universitaires attachés au catholicisme. Parmi les signataires se trouvent entre autres Hugues Portelli, son président, deux vice-présidents, Jean-Dominique Duranont et Yvonne Flour, et son secrétaire général Jean-Luc Chartier.
Reflets dévoile l’intégralité de ce rapport confidentiel de 15 pages adressé au pape et aux évêques de France et les échanges houleux entre les membres. Depuis que cette note a été rendue publique, dix démissions ont été enregistrées au sein de l'Académie catholique sur une centaine de membres.
Dans un courriel daté du 25 novembre, Hugues Portelli, le président de l'Académie catholique de France, adresse le rapport aux membres avec ce mot:
«Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise mandaté par la Conférence des évêques de France pose une série de questions d'ordre éthique et méthodologique. Un groupe pluridisciplinaire de membres de l'Académie catholique de France a souhaité analyser ce rapport sous tous ses aspects pour en évaluer le contenu et les conséquences. Veuillez trouver ci-joint le fruit de leur réflexion. Ce texte n'engage pas l'Académie mais simplement ses auteurs, qui l'ont adressé au...