Restez chez vous…, est-ce mieux que sortez de chez vous, pour toujours ?
A chaque catastrophe son mantra
Face à un phénomène de grande ampleur, comme le coronavirus, la préconisation n’est pas toujours le confinement. Lors d'une catastrophe nucléaire, par exemple, la contamination intense dans les alentours de la centrale pousse au contraire les autorités à délimiter une zone dite d’exclusion.
Il faut espérer que cet impératif incrusté au coin de l’écran de notre télévision pendant de longues semaines ne se soit pas incrusté dans un coin de notre tête. Car alors, si c’était le cas, nous changerions de références en matière de conduites sociales, et peut-être plus précisément en ce qui concerne nos systèmes de valeurs, notre morale, nos pratiques quotidiennes. On a tous bien compris les bienfaits pour la santé qu’apportait le confinement pendant une pandémie. On reste chez soi, la pandémie est stoppée. Enfin, partiellement peut-être. Certains esprits chagrins nous prédisent une « deuxième vague », tout en reconnaissant, bien qu’il s’agisse de scientifiques de haut niveau que rien n’est sûr, on peut s’attendre aussi à son contraire, peut-être bien que la deuxième vague est derrière nous. Depuis la pandémie nous avons l’habitude de positionner toutes ces informations dans un « cloud » régi par une relation d’indétermination, qui remet en question jusqu’à nos assises psychologiques les plus profondes.
Pour ce qui est du #RestezChezVous, il nous a permis avec plus ou moins de confort de traverser une période inédite, nous laissant ébahis par une telle situation, par cet in-pensé. Alors nous sommes restés chez nous, chacun chez soi, sans sortir sauf en s’autorisant soi-même à sortir, pour un court moment, rarement. Pour ceux qui avaient la chance de ne disposer que d’une seule pièce, ils pouvaient se remémorer et mettre en situation cette proposition faite par Pascal...