Résistances indigènes sur les plates-bandes du capitalisme
"Attention, à partir de maintenant nous entrons en territoire Mapuche. Ils pourraient nous arrêter à n'importe quel moment et brûler le camion". Le travailleur forestier qui nous a pris en stop ne semble pas particulièrement haineux en disant cela.
Il ne vient pas de ces régions mais du nord du Chili. Il poursuit: "Depuis que nous sommes petits, on nous explique que les Indiens Mapuche sont des voleurs, des alcooliques et des fainéants. Beaucoup de mes confrères forestiers les détestent. Moi non."
Les évènements mettant en cause les Indiens d'Araucanie divisent en effet les sociétés chilienne et argentine. C'est d'abord l'affaire Santiago Madonaldo qui en Argentine a récemment défrayé la chronique. Cet activiste de 28 ans avait disparu après avoir participé à un barrage routier sauvage mis en place par les Mapuche pour exiger la libération d'un de leur leader séparatiste, Facundo Jones Huala. La société argentine exigea des réponses de la ministre de l’intérieur, Patricia Bullrich, dont les forces spéciales avaient violemment dispersé le barrage. Le corps fut finalement retrouvé 78 jours plus tard noyé dans la rivière Chubut, proche des lieux du drame. L'affaire n'est pas encore résolue et beaucoup soupçonnent un cas de disparition forcée. Quelques jours après la dispersion du barrage, le leader Mapuche du RAM ("Resistencia Ancestral Mapuche") toujours emprisonné, déclarait à la télévision d'argentine :
"Il y a des choses que je ne peux pas cacher comme ma doctrine politique et idéologique. Nous soutenons l'utilisation de la violence politique comme moyen d’autodéfense. Nous planifions la libération du peuple Mapuche et la reconstruction de notre monde....