Redouane Lakdim : un passage à l'acte spontané ?
Pas si simple
Après la fameuse et fumeuse théorie du "loup solitaire", voici celle du terroriste qui passe à l'acte de manière spontanée, sans que rien ne permette de le prédire.
"Il s'appelait Redouane Lakdim. Il avait 26 ans et était connu pour des faits de petite délinquance et nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement", a immédiatement déclaré après l'attentat le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Pour le ministre qui a peut-être parlé un peu vite, Redouane Lakdim "a agi seul". Rien ne laissait présager un passage à l’acte a pour sa part indiqué le procureur de Paris, François Molins. Sans vouloir faire l'enquête à la place des services de police et de renseignement il est possible d'infirmer au moins partiellement ces propos.
En mai 2013, Redouane Lakdim entre dans les radars des services de renseignements pour sa radicalisation. C'est là que tout se noue. Les services notent qu'il est en contact au sein de la pizzeria dans laquelle il travaille avec une personne ayant un lourd passé. Selon les informations que Reflets a pu regrouper, ce point aurait dû être un marqueur bien plus important.
En 2014, la DGSI émet une fiche S au nom de Redouane Lakdim car elle détecte des contacts «avec le haut du spectre» des radicalisés de la région. Sa tante est également repérée pour sa radicalisation. Les service de renseignement soupçonnent Redouane Lakdim de vouloir partir combattre en Syrie. En 2015, il est logiquement inscrit dans le FSPRT, le nouveau Fichier des signalements pour la prévention et la...