Recours aux cabinets de conseil par la Commission européenne, comme un air de déjà vu…
Doit-on consulter pour savoir si l'on consulte trop ?
La Cour des comptes de la Commission a rendu un rapport sur l’importance croissante des conseillers extérieurs dans les politiques européennes. Les conclusions sonnent comme celles de l’enquête sénatoriale, en France, sur l’omniprésence des cabinets de conseils dans la gestion de l’État.
La Cour des comptes de la Commission européenne s’inquièterait-elle d’un sur-usage des intervenants tiers dans la politique de la Commission européenne ? C’est en tout cas le sens du rapport spécial sur le recours aux consultants externes, publié le 30 juin dernier.
Ce rapport fait doucement écho au travail de la commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseils privés en France. L’importance grandissante de ces entreprises dans les méthodes de gestion des États questionne au sein même des institutions démocratique nationale et continentale.
Le rapport de la Cour des comptes de la Commission européenne se concentre sur la période 2017-2020. La Commission européenne, et ses directions générales ont sollicité des consultants externes pour près de 3.7 milliards d’euros sur cette période. Et chaque année, le buget pour les missions de conseils ne fait qu’augmenter. Le plus inquiétant reste le poids de certains de ces acteurs. Entre 2017et 2019, les dix plus gros fournisseurs représentaient moins de 0.4% du total des consultants, mais cumulaient 22% du montant total des contrats, soit 600.1 millions .
Les prestataires extérieurs ne sont pas que les cabinets de conseil. Ils peuvent être aussi des experts indépendants, des universités, des sociétés de gestion, des auditeurs, des sociétés d’informatiques et d’ingénierie et des ONG. Mais en consultant le Système de transparence financière de la Commission européenne, on peut observer l’importance singulière des...