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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Qui sème le vent...

Emmanuel Macron frappé à son tour par le dégagisme ?

L'ovni politique a réussi son coup lors de la présidentielle et il en était tout fier : il a anéanti le clivage gauche-droite traditionnel et éparpillé façon puzzle les partis traditionnels. Résultat ? Le FN fait un score habituel élevé mais il n'y a plus personne d'autre.

Les Huns menés par Attila, déferlant sur l'Italie, vus par Ulpiano Checa y Sanz (1887) - Domaine public

Le Rassemblement National est arrivé en tête pour les élections européennes. Ce n'est pas une surprise, les sondages étaient explicites. Ce n'est pas non plus un cataclysme. Le FN avait fait 24,86% aux européennes de 2014 et surtout, ne brillant pas par sa présence dans les travaux des instances européennes, ce parti ne risque pas d'influer sur quoi que ce soit. Les scores élevés du FN/RN ne sont pas une nouveauté : 33% au deuxième tour de la dernière présidentielle, 27,73% aux régionales de 2015. Ce qui change, c'est le paysage politique dans lequel ces scores élevés sont réalisés.

L'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la république a été le théâtre d'un effondrement des partis politiques traditionnels. Le PS et l'UMP ont explosé en vol. La gauche avait fait une politique de droite avec Manuel Valls (faire clic-clic ici pour bien comprendre). La droite a été plombée par l'affaire Pénélope Fillon.

Le sotrytelling présentait Emmanuel Macron comme une sorte de recours, ni de droite, ni de gauche, ni politique chevronné, ni débutant. Celui qui n'avait pas encore été essayé, qui n'avait pas encore déçu. De toutes ces affirmations, seule la dernière était vraie.

Ce n'est plus la cas. Il lui reste environ 25% d'opinons favorables.

Le prochain test est évidemment la présidentielle de 2022. S'il faut désormais, en partie par l'effet de la magie vaudou d'Emmanuel Macron, ne plus compter sur le PS et LR, il n'y aura donc en 2022 que deux forces politiques face à face. Elles s'étaient déjà affrontées en 2017 et Emmanuel Macron l'avait emporté. Quid de la prochaine confrontation ? Si le pseudo parti du président a déçu, qui reste en course (LFI plafonne) et n'a pas encore eu l'occasion de décevoir ? L'extrême droite. Le dégagisme voulu et célébré par Emmanuel Macron ne fait pas d'exception. Lui aussi est en passe d'être dégagé.

L'image d'un Attila expliquant que « là où passe mon cheval, l'herbe ne repousse pas » pourrait être celle d'un Emmanuel Macron, fossoyeur du paysage politique français, où finalement, ne repoussera, pour une saison seulement - espérons-le, qu'une seule mauvaise herbe...

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