Qui connaît l’échelle ouverte de l’ONU ?
Au Yémen, les morts s’accumulent. Parfois même des enfants, si l’on en croit cette photo qui devrait, assez logiquement refroidir n’importe quel diplomate endurci par les négociations et les compromissions inhérentes à ce rôle. Et demain, lorsque la Chine réprimera avec encore un peu plus de violence qu’à son habitude des manifestations pour la démocratie, que fera l’ONU en se basant sur son échelle ouverte ? Le Charles de Gaulle sera-t-il envoyé au large des côtes chinoises ?
Qui pourrait condamner la décision de l’ONU visant à interdire le colonel Kadhafi de bombarder la population libyenne ? Pas grand monde. Toutefois, les décisions de l’Organisation des nations unies sont difficilement lisibles. Il manque une échele, un peu comme pour celle de Richter. Grâce à l’échelle ouverte de Richter, chacun peut mesurer la puissance d’un tremblement de terre. Ils sont tous égaux en ce qu’ils sont des soubresauts de la planète, mais sont plus ou moins violents et classés dans un ordre précis. Avec les décisions de l’ONU, c’est un peu plus compliqué. Jusque il y a quelques jours, le colonel Kadhafi faisait partie de la commission des droits de l’Homme de l’ONU. Aujourd’hui, c’est un proscrit. Et l’ONU autorise des Etats à déclencher une guerre. Même si on ne l’appellera pas comme ça, il s’agit bien d’une guerre. Avec des avions de chasse, des militaires et tout le toutim. Pour une intervention en Irak, pas besoin de décision de l’ONU. Ah, tiens… Et pour les autres pays ?
Nicolas Sarkozy, le nouveau va-t-en-guerre, on ne peut pas comparer les événements en Tunisie, en Egypte et en Libye. De fait, la répression en Tunisie et en Egypte n’avait pas pris de telles proportions. Fort bien. Mais pour des pays comme Bahreïn, la Syrie, la Côte d’Ivoire ou le Yémen, on les classe comment sur l’échelle ouverte de l’ONU ?
A Bahreïn, les opposant appellent également au secours et depuis le couvre feu, des rapports alarmants font état d’exactions...