Journal d'investigation en ligne
par Julien Mucchielli

Procès de la mort d'Amandine : « Quelle est cette rage qui vous anime, madame ? »

La réclusion criminelle à perpétuité requise contre Sandrine Pissara

Jeudi 23 janvier, Sandrine Pissara s’est enfermée dans des dénégations absurdes, admettant le principe, mais pas les détails des mauvais traitements infligés à Amandine, tandis qu’un Jean-Michel Cros pleurnicheur a répété en boucle qu’il aurait dû agir, qu’il n’a rien vu et qu’il a été lâche - tout en éludant des questions essentielles.

Cour d'appel de Montpellier - Jorge Franganillo - Flickr - CC BY 2.0
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Dans leur appartement, Sandrine Pissara a affiché cette phrase : « L’univers nous écoute et la justice ne peut rien contre nous

Des hurlements déchirent une nuit d’août 2019 et glacent le sang d’une jeune adolescente. Elle se positionne à la fenêtre de sa chambre, enregistre les cris, les suppliques et les pleurs, puis appelle sa mère qui à son tour se précipite à la fenêtre pour écouter. Mais le silence est revenu et l’incident passe. Après la mort d’Amandine, la mère repense aux cris entendus par sa fille et donne aux gendarmes l’enregistrement réalisé un an plus tôt, et qu’elle n’a jamais pensé à écouter.

Mardi 21 janvier 2025, peu après 19 heures, l’enregistrement est diffusé dans la salle d’audience. Il fait nuit, la journée a été longue ; en fin de matinée, le public nombreux et les jurés ont vu, en gros plan et sur trois écrans, les photos du corps martyrisé d’Amandine, que le président a subitement décidé de diffuser pour faire «craquer» l’accusée. Dans la salle, des soupirs ont fusé. Des visages sont passés de la concentration à l’effroi, les yeux soudainement voilés de larmes. Les jurés fixaient la photo du cadavre décharné de la fillette de 13 ans, tandis que le président commentait : «là, c’est le corps d’Amandine allongé sur le sol.» 1m55, 28 kilos. Il a exhorté l’accusée : «Vous allez nous expliquer pourquoi vous n’avez pas compris ?» Il a demandé au greffier de zoomer. «C’est son visage le 6 août 2020. Qu’est-ce que vous n’avez pas vu ? Ces plaies, ces...

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