Plongée dans l’apnée : que faire ?
Piscine, mer, profondeur, records, balades ?
Faut-il être inscrit dans un club pour s’améliorer en apnée, vaut-il mieux faire beaucoup de statique en piscine ? Plonger en mer ? Pour des balades ou pour atteindre un record de profondeur ? Faites ce qui vous plaît !
Je l’ai dit dès les premiers articles de ce dossier Plongée dans l’apnée, je ne m’entraîne pas. Je pratique l’apnée comme un touriste, depuis pas très loin de 50 ans. Quand l’occasion se présente, quand je suis en forme, quand j’en ai envie et les moyens. L’occasion récente s'est présentée en décembre dernier, en m’inscrivant à l’arrache - et sans trop y croire- à un stage en piscine avec Umberto Pelizzari, champion du monde de la discipline. Je n’y croyais pas trop parce que justement, je ne m’entraîne pas dans un club, parce que c’était un stage avec un champion du monde, parce que j’étais en liste d’attente - inscrit au dernier moment - et que je m’attendais à être parmi les plus nuls du groupe. Finalement, cela s’est bien passé et me voilà rempilant pour un nouveau stage, en mer cette fois, toujours avec Umberto Pelizzari, partant à la conquête des 30 mètres, soit 10 de plus que ce que j’ai fait jusqu’ici. Cela peut sembler rien du tout, c’est énorme. Un immeuble de 3 étages auquel il faut en ajouter 7 pour faire les 30 mètres. Me suis-je entraîné depuis décembre pour ce qui vient ? Non*.
Je ne peux pas. Je ne suis pas inscrit dans un club. Si je débarque dans une piscine avec palmes et masque, je vais me faire sortir par les maîtres-nageurs, rien n’a changé depuis des années. C’est ridicule, mais c’est comme ça. Ils ont peur que l’on fasse une syncope dans leurs bassins.
La mer est loin de Paris, donc, pas d’entraînement.
Mais alors, comment faire pour ajouter 10 mètres à la performance de décembre dernier ?
La question est en fait un peu plus vaste. Du moins, elle m’inspire une réflexion sur la pratique et l’entraînement. Est-ce que je veux devenir champion du monde ou viser les 100 mètres ? Non. Et vous ? Probablement pas non plus. Dès lors, avons nous besoin d’un entraînement très poussé ? Cela aide sans aucun doute mais ce n’est probablement pas obligatoire.
La pratique en club permet d’améliorer les capacités d’apnée statique. C’est à dire, sans bouger, généralement à la surface de l’eau. En décembre, lors de ma première apnée statique, j’ai du tenir un peu plus d’une minute. Le lendemain, j’évoluais au dessus de deux minutes. L’entraînement aide.
Si je descends à 20 mètres, je peux élaborer un petit calcul approximatif me permettant de dédramatiser. Imaginons que je descende de 1 mètres en deux seconde (ça accélère nettement et sans effort à peu près après 17 à 20 mètres). Je peux faire l’aller-retour en approximativement une minute. Sur le papier, je peux donc faire le double avec un peu d’entraînement. Bon, il faut juste oublier les effets de la pression, l’âge, le manque de pratique, toute la partie mentale.
L’apnée statique en piscine prévue durant le stage fin juin sera donc très utile pour moi, même si je n’aime pas cela du tout.
Il est donc utile de pratiquer l’apnée (plus on plonge, plus on va loin et plus on reste longtemps).
Mais pour faire quoi ?
Est-ce que je cherche un record en statique, en descente ? Non. La barre des 30 mètres que je me suis fixée pour fin juin est le résultat d’un pari avec moi-même. Umberto Pelizzari me disait après le stage de décembre que je pourrais atteindre sans problème cette profondeur. Pourquoi pas ? On verra bien. Je plonge pour l’expérience. Pour le plaisir que cela me procure. Je l’ai expliqué, j’aime voir des bulles remonter à côté de moi, regarder les traits de lumière, la surface qui brille en ondulant. Tout cela et l’état interne que provoque l’apnée sur le plan mental, me plaît. Ce sont des sensations fortes.
Je n’ai donc aucune préférence entre la plongée pour l’exploration (balade), la plongée pour la profondeur. Je n’aime pas beaucoup la plongée dans un bassin et je ne me vois donc pas m’entraîner toute l’année en piscine en attendant l’été pour enfin pratiquer en mer.
En revanche, je recommande pour tous le type de stages qu’Umberto Pelizzari organise. Il est particulièrement bon pédagogue et ses explications peuvent apporter beaucoup. L’amélioration des positions, les techniques pour compenser (éviter les douleurs dans les oreilles), comprendre ce que la pression impose à nos corps et un enchaînement d’apnées de tous types améliore très rapidement les capacités. Cela peut débloquer beaucoup de choses chez un pratiquant comme chez un débutant et surtout, permettre de sauter de nombreuses étapes.
Dans mon esprit, la plongée en apnée doit être avant tout un plaisir. Alors pour parvenir à ce plaisir, faites surtout ce que bon vous semble…
*Ce n’est pas tout à fait vrai. Tout le mois de juin, je fais une heure et demie de sport chaque jour. Mais pas d’apnée.