Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
Édito
par Rédaction

Peut-on encore surmonter la honte générée par Emmanuel Macron ?

Être représenté par des vaniteux devient franchement insupportable

Alors que le monde fait face à des défis énormes, le président de la république convoque toute la presse pendant près de trois heures pour lui parler cours de théâtre, fertilité et uniforme. Les ministres s’embourbent dans leurs mensonges et leur incapacité à aligner deux phrases cohérentes. Ils nous font honte !

Le président a fait des annonces qui ont bouleversé la marche du monde - Bésot - http://besot.canalblog.com/

On nous glisse dans l’oreillette qu’il serait normal d’éprouver et de démontrer un certain « respect pour la fonction » présidentielle. Certes. Mais tout de même… Arrivés au stade où nous en sommes, il serait peut-être temps de dire les choses en choisissant les mots justes. Pour bon nombre de nos concitoyens, on dirait bien que la coupe est pleine. Difficile d’être représentés par des médiocres infatués.

Mardi 16 janvier, le président Emmanuel Macron a convoqué la presse. Et celle-ci s’est exécutée. Pas moins de huit chaînes de télévision ont retransmis la conférence : TF1, France 2, BFMTV, CNews, LCI, France Info, LCP et TV5 Monde. Il y avait comme un air d’ORTF. Seule innovation — startup nation oblige : l’image n’était pas en noir et blanc.

L’attente était forte.

Sur le plan national, l’inflation grignote chaque mois le maigre porte-monnaie des Français. Emmanuel Macron a trouvé un pays avec une hausse des prix à la consommation de 0,2 % en 2016. En 2017, on passe à 1 %. Puis 1,8 % en 2018. Petit répit en 2019 et 2020 avec une hausse, respectivement, de 1,1 % et 0,5 %. Mais en 2021, on repasse à 1,6 % puis 5,2 % en 2022 et 4,9 % en 2023. Quel plan macro-économique d’envergure le président allait-il annoncer ? Un plan qui tiendrait compte des problématiques mondiales (hausse des taux, inflation, surendettement des pays et des entreprises…) ?

Taux d'inflation en France - INSEE
Taux d'inflation en France - INSEE

Les services publics s’écroulent. L’hôpital qui ne parvient même plus à écluser les urgences, qui tweete un appel aux dons pour financer un scanner… L’école et ses profs sous-payés, en nombre insuffisant… La justice et ses moyens réduits (qui feraient peur à n’importe quel chef d’entreprise), le nombre de magistrats insuffisant et totalement ridicule par rapport à nos voisins européens… Voilà des sujets importants dont n’allait pas manquer de se saisir le président…

Nous traversons une grave crise énergétique, et c’est celui qui a retiré une capacité de 900 MW d’énergie bas-carbone en fermant la centrale de Fessenheim qui se gargarise dorénavant d’être un grand supporter du nucléaire.

Oubliés les ratés pendant la pandémie (vaccins en nombre insuffisant, pénurie de masques, saturation des services de réanimation), les soignants sous-payés et au bord de la rupture, la détresse de l’hôpital public ou de la médecine de ville — Emmanuel Macron affirme sans sourciller avoir sauvé notre système de santé.

Sur le plan géopolitique, les problématiques auxquelles le monde fait face sont quasiment sans précédent dans l’histoire récente. La Russie s’enfonce dans une guerre avec l’Ukraine qui met en péril l’équilibre en Europe. Les tensions avec Moscou sont partout. Ukraine bien sûr qui subit les horreurs de la guerre, mais aussi avec les pays baltes et les pays nordiques, Moscou ne faisant pas mystère de ses ambitions délirantes.

Au Moyen-Orient, l’atroce attaque déclenchée par le Hamas contre des civils israëliens, et qui a fait près de 1200 morts le 7 octobre 2023 a déclenché une riposte très dure d’Israël. Le reste du Monde, à tort ou à raison, dénonce désormais un double discours de la part de l’Occident. D’un côté, les nations occidentales soutiennent l’Ukraine contre la Russie du dictateur et criminel de guerre Poutine. De l’autre, elles appuient la politique de Benjamin Netanyahou qui fait raser la bande de Gaza comme jadis Poutine effaçait Marioupol de la carte. Les rapports géopolitiques seront bouleversés pour une longue durée par ces errements. Et la France, dans tout ça ? On ne voit ni Emmanuel Macron, ni ses ministres des affaires étrangères successifs, proposer grand-chose de concret pour une désescalade du conflit, à tout le moins pour protéger les populations civiles.

Aux États-Unis, pays dont les hoquets se répercutent en tempêtes sur le reste du monde, Donald Trump, toujours plus dingo, toujours plus incohérent, toujours davantage rempli de haine, est à nouveau aux portes du pouvoir.

A tous ces sujets, le président de la république allait, dans ses heures de discours, proposer des solutions, des idées, une ligne politique qui serait tenue. Non ?

Non ?

Eh bien non. Que retient-on de son encoprésie verbale en ces temps troublés ? Le retour de l’uniforme à l’école. L’obligation de suivre des cours de théâtre. Une incitation à faire des enfants sous la forme d’un « réarmement démographique ». Nous sommes donc en guerre ? L’heure est grave.

Mais ce n'est pas tout. Le président s’entoure de ministres à son image. Médiocres. Quand ce n’est pas incapables.

Le ministre des affaires étrangères a eu un lapsus totalement improbable devant la représentation nationale. Tout le monde s'étonnait déjà de ses fautes de français aussi triviales que massives. Il y a visiblement une erreur de casting pour un poste où le verbe est essentiel. Le voici donc jugeant que le président fait tout pour « assurer la souffrance des Palestiniens ».

Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'éducation, a pour sa part démarré en trombe, comme on le sait avec ses mensonges sur la scolarisation de ses enfants à Stanislas et sur le rapport officiel qui épingle les dérives de cet établissement.

Elle s'est essayé à une tirade de gloubi-boulga façon startup-nation qui laisse pantois : elle voit dans sa nomination « un continuum de responsabilités aux synergies nombreuses avec, en son cœur, une ambition »... Comment peut-on imagine une telle phrase sans en mesurer le ridicule ? Mystère.

Ceci n'est pas sans rappeler la fameuse sortie d'Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre déléguée chargée de l'industrie. Elle évoluait alors dans un monde féérique plein de magie :

Les ministres sont incapables d’aligner deux phrases ayant un sens. Ils sont incapable de ne pas dire une bêtise plus grosse que leur ego.

Il ne faut pas avoir peur d’utiliser les mots justes. C’est tout simplement affligeant.

Au point d’en devenir une insulte à tous les Français. Comment peut-on être représenté par des branquignoles pareils ?

3 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée