Parfum d’OSS 117 au procès Sarkozy-Kadhafi
Une équipe de supposés bras cassés à la barre
« Je ne savais pas », « je n’avais pas été prévenu », « il faudrait demander à untel »… Les prévenus ou les témoins qui ont défilé à la barre cette semaine dans le procès du financement libyen supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy ont rivalisé d’inventivité pour se faire passer pour les plus grands incompétents.
« Que dire ? », la phrase de Claude Guéant résume à elle seule le sentiment général à la fin de la deuxième semaine de procès dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne électorale de 2007 du candidat Sarkozy. L’accusation estime que plusieurs millions d’euros en provenance de Tripoli auraient pu irriguer la course à la présidentielle de l’ancien patron de la droite. Poussé dans ses retranchements par la présidente Nathalie Gavarino, l’ancien secrétaire général de la présidence et ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur a bien dû convenir que son témoignage était à tout le moins incohérent. « Que dire ? » lâche-t-il avant de s’éclipser, prétextant une très grande fatigue. Il reviendra à la barre lundi, jure son avocat. Mais que dire en effet de Nicolas Sarkozy, de Brice Hortefeux, de Claude Guéant, tous trois ayant exercé des fonctions aux plus hauts niveaux de l’État ? Que dire des témoins, deux anciens ambassadeurs, un responsable de la sécurité de l’ambassade à Tripoli ? Que dire de ces hommes qui les uns après les autres expliquent qu’ils n'étaient au courant de rien ? Que dire d’eux qui systématiquement renvoient sur les autres les responsabilités alors qu’ils étaient aux commandes ? Sont-ils des incapables, doublés d’un statut de bras cassés de première catégorie, comme ils semblent vouloir le faire croire ? Étaient-ils touchés par un syndrome OSS 117 ?
Ancien commissaire de police, responsable de la...