Palestine : l'hôpital de Khan Younes sur le pied de guerre
Reportage dans la plus grande structure de santé du sud de la bande de Gaza
L'hôpital Al-Nasser a déjà accueilli plus de 200 blessés des bombardements depuis le début du conflit, dont de nombreux enfants. Mais la zone a jusqu'à présent été plutôt épargnée. Tous craignent une escalade militaire et se préparent au pire.
Devant l'hôpital Al-Nasser de Khan Younes, la grande ville du sud de la bande de Gaza, la nervosité est palpable. Les policiers en faction et les soignants en blouse blanche qui font leur pause sur le perron du bâtiment tout juste réhabilité scrutent le ciel. Une tente blanche vient d'être montée devant l'hôpital. Un pré-centre de tri en cas d'afflux de blessés. Mais pour le moment, les bombardements ont frappé durement surtout le nord de la bande de Gaza.
Au service des urgences, un tas de fiches de couleur est posé sur un bureau : vert pour les blessés légers, rouge pour les plus graves, noir pour ceux en urgence absolue. Mais pour le moment les urgences sont calmes. Le nombre de brancard a été doublé ainsi que celui du personnel soignant.
«Nous sommes dans une zone de conflit permanent, soupire, Farès Weam, le directeur des relations publiques de l'hôpital,_ donc nous avons l'habitude des plans d'urgence. Actuellement, nous faisons face à deux fronts : celui du Covid et la guerre avec Israël.» Dans son malheur, Gaza a eu de la chance ; l'augmentation du nombre de cas avait conduit les autorités à imposer un couvre-feu et interdire les grands rassemblements des dernières semaines. Le nombre de cas de Covid est donc bas. « Et avec la guerre, les gens sortent moins de chez eux, donc ça va freiner la reprise de l'épidémie_ », espère Farès Weam.
Depuis le débuts des frappes...