Osez écrire !

Le confinement est une bonne ocasion

Marre de votre confinement ? Et si, au fond, c'était un moment favorable pour oser écrire. Mettre des mots sur ce qui nous traverse, mettre des mots sur nos désirs et nos rêves, oser penser aussi le monde d'après.

Vous avez été peut-être agacé par le journal de confinement de Leïla Slimani pour Le Monde ou par celui de Marie Darrieussecq dans Le Point _ où "depuis le Pays basque, l'écrivaine partage son quotidien, entre ados capricieux et séniors en danger_." Ces écrivaines partagent le loisir du confinement, un temps pour la flânerie, les loisirs. Tout cela dans un cadre champêtre, bien entendu. Loin du quotidien de ceux qui font tourner le pays, parfois au risque de leur vie.

Mais les journaux de confinement fleurissent un peu partout. Et si, au fond, c'était un moment favorable pour oser écrire. Mettre des mots sur ce qui nous traverse, mettre des mots sur nos désirs et nos rêves, oser penser aussi le monde d'après.

Pas besoin d’être un auteur à succès, d’avoir le talent de Chateaubriand, de Zola ou d’être lauréat du Prix Goncourt pour se donner la permission de coucher quelques lignes sur une feuille blanche ou de taper sur son clavier d’ordinateur. Vous pouvez simplement avec vos mots à vous, pendant quelques minutes que vous programmez chaque jour, raconter ce que vous vivez actuellement en cette période inédite. Vos états d’âmes, ce que votre imagination vous suggère de joyeux ou de triste, les petits détails parmi les objets ou les bruits qui sourdent de votre maison ou de votre appartement, auxquels vous ne prêtez pas attention d’habitude : le plancher qui craque, l’eau qui coule, les voix plus ou moins étouffées de vos voisins, mais aussi, si vous ouvrez votre fenêtre, le chant des oiseaux qui saluent le printemps, le carillons des églises qui égrènent les heures ou encore les pas des sportifs qui résonnent sur l’asphalte ou les chemins de terre. Vous pouvez aussi tenter de décrire l’atmosphère de silence qui vous entoure, essayer d’apprivoiser par l’écriture, cette expérience inédite, peut être intranquille, de cette absence de bruits familiers, jusqu’à en faire pourquoi pas un personnage, voire même un ami ?

Libérer l’écriture, se libérer par l’écriture

Vous pouvez aborder l'écriture comme un exercice ludique qui permettra à vos enfants ou petits enfants non seulement de s’occuper quelques heures mais aussi d’enrichir leur imagination, de déployer leur créativité. Et ça peut bien sûr se faire à distance. Comme l’explique Yves dans les colonnes du journal La Croix : « J’ai divisé mes dix petits-enfants en deux groupes, en fonction de l’âge. J’ai commencé un récit. On a tiré au sort l’ordre de passage. Et chaque enfant poursuit à tour de rôle l’histoire en s’appuyant sur la phrase écrite avant eux. Jusqu’à épuisement de l’imagination de chacun. » Une alternative aux écrans vraiment inventive qui dé-dramatise l’exercice écrit et qui peut être rendu pédagogique si l’adulte avec tact et finesse, dresse, à l’issue de ce travail, un petit bilan, de l’atelier, indiquant les autres tournures de phrases qui auraient été possibles, les synonymes qui auraient pu être utilisés ou corrigeant telle faute de syntaxe ou de style.

Ateliers d’écriture en ligne

Il y a beaucoup de propositions organisés par des auteurs professionnels sur internet qui n’ont pas forcément été lancées à l’occasion de ce temps de confinement. C’est le cas des ateliers à distance animés par l’écrivain Philippe Vilain dont on peut retrouver les détails sur son site : EKrire. Ils se font sur une période variable de 2, 5, ou 10 semaines. Parmi les ateliers les plus plébiscités : celui intitulé : « écrire sur soi ». Un cours exercice est envoyé aux apprenants qui produisent un texte sur lequel Philippe Vilain réagit en y apportant ses suggestions et ses conseils. Tout cela bien sûr à un coût. Les tarifs sont indiqués sur le site Ekrire. Pour ceux qui veulent bénéficier de conseils gratuits d’écriture – l’accompagnement personnalisé en moins, vous pouvez vous rendre sur la page Instagram des éditions Jean-Claude Lattès. Le directeur de la nouvelle collection : « la grenade », Mahir Guven qui est lui-même auteur, propose deux ateliers d’écriture par semaine, le mardi et le jeudi à 21h en compagnie d’un écrivain. Chaque internaute peut réagir aux conseils et aux techniques qui sont donnés en posant des questions via l’espace de discussion en ligne. Et outre les conseils délivrés par les écrivains, ceux qui le souhaitent peuvent aussi concrètement passer de la théorie à la pratique à partir d’un thème. En voici un suggéré il y a quelques jours : tentez, depuis votre fenêtre, non seulement de décrire ce que vous voyez : les quelques passants qui se trouvent encore dans les rues vides, mais surtout imaginez ce qui, dans ces vies et ces destins singulier, ne se voit pas. L’écriture a ce fantastique pourvoir créatif, en quelque sorte de matérialiser l’invisible. Alors, à vos plumes, à vos rêves et évadez-vous.

Bientôt, sur Reflets, nous vous proposerons aussi un atelier d'écriture ! More to come...