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Orléans, nouvelle terre d’accueil pour les néonazis ?
La mairie, le quotidien local font la promo d’un influenceur « traditionaliste »
La mairie d’Orléans et la République du Centre qui font la promo d’un tailleur de pierre néonazi, une vente aux enchères de symboles nazis, un policier municipal qui arborait un tatouage nazi, un « page » de Jeanne d’Arc (lors des Fêtes johanniques) exclu en raison ses liens avec l’extrême droite locale… Cela fait un peu beaucoup…
Début mai, des associations du Loiret avaient sonné l’alerte. Un vente aux enchères d’objets nazis de la deuxième guerre mondiale était organisée. L’année dernière, c’est un policier municipal l’Orléans qui était mis en cause sur le site d’Au Poste pour avoir arboré un tatouage néonazi (lire la suite ici). Cette fois, c’est la République du Centre et la mairie d’Orléans qui offrent à un influenceur « traditionaliste », tailleur de pierre mais également adepte des drapeaux nazis, comme le révèle Reflets, un tremplin à l’occasion des fêtes johanniques qui célèbrent Jeanne D’Arc.
Début mai, on pouvait lire dans les colonnes de la République du Centre la joie de Guillaume Cahen, tailleur de pierre et influenceur « traditionaliste » : « En tant qu’Orléanais, j’ai toujours connu les Fêtes johanniques, je suis très fier d’y participer cette année ».
De fait, le tailleur de pierre influenceur (43.000 abonnés sur les plateformes Instagram et Facebook de Mark Zuckerberg), en plus de faire de la publicité pour certaines organisations d’extrême droite épinglées par les médias depuis des années, arborait des drapeaux nazis dans son atelier. Parmi les organisations qu’il soutient, on trouve les fafs tradis de S.O.S Calvaires, ainsi que l’Academia Christiana, que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut dissoudre pour incitation à « la violence physique et le recours aux armes ».
Suite à la publication de notre enquête Orléans : qui se cache derrière les autocollants néonazis ? (portant sur une série d’autocollants islamophobes ayant suscité plusieurs plaintes), Reflets a reçu de nouveaux éléments susceptibles d’éclairer l’engagement de Guillaume Cahen dans la marche néonazie du C9M.
Gauche : Guillaume C. dans la marche du C9M à Paris le 10 mai 2025 - PIXA. Droite : Capture d’écran d'une publication de Guillaume C. sur Facebook.
Un atelier « salle de sport » néonazi ?
Atlas Stone, l'entreprise de Guillaume Cahen, possède un local à Fleury-les-Aubrais, par lequel sont passées de nombreuses figures de l’extrême droite. Parmi les plus connues figure l’écrivain fasciste Rodolphe Cart, proche du GUD, qui avait été investi comme suppléant aux législatives par le Rassemblement national. Depuis quelques mois, il fait le tour des groupes d’extrême droite radicale pour présenter son pamphlet populiste et ethnodifférentialiste intitulé Faire Légion.
Sur une photo de Guillaume Cahen aux côtés de Matthieu Raffray dans l’entrepôt de Atlas Stone, publiée sur les réseaux sociaux, on peut identifier, en arrière-plan, un sac de boxe suspendu dans une mezzanine. Selon nos informations, dans cette mezzanine, qui sert aussi d’espace d'entraînement, plusieurs drapeaux faisant l’apologie du IIIe Reich auraient été exposés.
Aux côtés d’affiches du C9M, on y aurait trouvé des drapeaux ornés de croix celtiques, le logo du groupe néonazi Blood & Honour, ainsi qu’une reproduction d’une affiche des SS norvégiens, sur laquelle on distingue clairement une croix gammée utilisée par l’Ahnenerbe et le blason des SS.
Que se passe-t-il à Orléans ? Comment expliquer cette succession d’incursions de symboles néonazis ou de soutiens de cette idéologie dans l’espace public ?
Making of
contactée, la mairie nous a répondu qu'il était impossible d'obtenir une réponse du maire à deux questions dans le délai imparti (deux jours de week end et deux jours ouvrés)
contactée, la République du Centre ne nous a pas répondu
contacté, Guillaume Cahen « conteste formellement et catégoriquement » les informations de Reflets qu'il considère comme « fausses, gravement diffamatoires » et portant atteinte à son honneur et à celle de son entreprise. Il menace par ailleurs Reflets de procès : « je m’oppose expressément à toute publication me mettant en cause de la sorte. Je transmets immédiatement votre courriel et l’ensemble du dossier à mon conseil afin qu’il examine les suites judiciaires à engager pour atteinte à ma réputation et diffamation. Je vous prie de bien vouloir cesser toute tentative de propagation de fausses informations à mon sujet. »