Uderzo, un grand bonhomme de la BD
Astérix et Obélix sont orphelins
Toujours pour nous évader de notre état de confinés d'urgence, nous vous proposons deux émissions pour mieux découvrir Uderzo. Une archive de l'INA, la célèbre émission "Le tribunal des flagrants délires", et un documentaire sur sa vie.
Albert Uderzo, l’un des papas, avec René Goscinny, d’Astérix est décédé à son domicile de Neuilly-sur-Seine d’une crise cardiaque, à l’âge de 92 ans. Pas besoin de vous présenter le personnage qui a fait sa notoriété : ce petit gaulois moustachu qui, avec ses compagnons d’un village perdu d’Armorique, résiste avec brio, à grand renforts de potion magique, à l’envahisseur romain. Les hommages rendus au co-créateur d’un des plus célèbres personnages de BD se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux comme celle qui illustre cet article.
Parmi d’autres images, vues sur Facebook, on retrouve Astérix et Obélix assis l’un à côté de l’autre, la paume de leurs mains droites soutenant leurs têtes, les yeux dans le vague. Même le petit chien Idéfix les rejoint dans leur déprime….
De la même manière que l’un de ses personnages fétiches : Obélix, était tombé dans une marmite de potion magique quand il était petit, Uderzo eut très tôt le gout pour la bande dessinée qu’il découvrit grâce aux histoires de Mickey, la célèbre souris de Walt Disney dont il dévorait les aventures dans le Petit Parisien. L’autre personnage qui marqua son enfance et inspira ses personnages futurs, ce fut Popeye, le marin mangeur d’épinards créé par Ezlie Crisler Segar.
C’est par l’intermédiaire de son frère Bruno qui le voyait dessiner avec entrain que le jeune Albert se fit embaucher comme apprenti dans la maison d’édition des frères Offenstad. Et peu à peu, de rencontres en concours, de coups de chances en abnégation dans le travail, Uderzo fit la connaissance, alors âgé d’une vingtaine d’années, d’un autre jeune dessinateur de son âge : René Goscinny. De leur collaboration naitra Astérix dont le premier album en 1961 connaîtra un succès modeste. Les ventes s’envoleront ensuite dès le deuxième album : la serpe d’or.
"Vous êtes inculpé d’outrage au peuple breton"
Beaucoup de ressources sont disponibles sur Internet pour entrer dans l’oeuvre d’Uderzo. Je me suis arrêté, en fouinant dans les archives de l’INA sur internet, sur une émission de radio culte : le tribunal des flagrants délires. Une émission satirique avec, dans le rôle du président du tribunal Claude Villers et dans celui du procureur : Pierre Desproges. Recevant le 15 octobre 1982 Albert Uderzo, le président du tribunal s’adresse ainsi au dessinateur : « Vous êtes inculpé d’outrage au peuple breton, vous ridiculisez le peuple breton avec votre série d’albums Astérix dont les héros ne pensent qu’à boire, qu’à manger et à se battre ».
Je peux également conseiller un documentaire de 52 mn disponible sur Youtube qui date de 1998 : Uderzo, portrait d’auteur. L’intérêt de ce documentaire c’est de voir le dessinateur à l’œuvre. J’ai été personnellement impressionné par la dextérité de l’artiste, la manière dont le feutre semble danser sur la feuille de papier, faisant apparaître ces personnages familiers qui nous enchantent. « Je ne vais pas rougir de ce parcours, bien au contraire, confesse Albert Uderzo à la fin de ce petit film…
Et comme le dirait Panoramix, le ciel peut nous tomber sur la tête un jour mais ce n’est demain la veille. » En ces temps difficiles que nous traversons, peut-être tentés par la déprime, nous pouvons emporter avec nous ces mots plein d’humour du papa d’Astérix et d’Obélix dont je vous invite à relire en famille les aventures. Salut l’artiste.