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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

MERCI !

Merci. Que dire de plus ? En deux jours et quelques heures, nous avons atteint 10.233 euros de dons pour financer le pourvoi en cassation de Bluetouff et Reflets. Nous ne nous attendions pas à un élan de solidarité dans ces proportions et dans ce timing très court. Cette étape est donc derrière nous et nous allons pouvoir commencer à travailler sur le dossier avec nos avocats. Quelques informations sur ce qui va se passer : C'est sur dossier qu'est examiné un pourvoi.

Merci.

Que dire de plus ?

En deux jours et quelques heures, nous avons atteint 10.233 euros de dons pour financer le pourvoi en cassation de Bluetouff et Reflets. Nous ne nous attendions pas à un élan de solidarité dans ces proportions et dans ce timing très court.

Cette étape est donc derrière nous et nous allons pouvoir commencer à travailler sur le dossier avec nos avocats.

Quelques informations sur ce qui va se passer :

  • C'est sur dossier qu'est examiné un pourvoi. Donc il nous faut fournir quelque chose de très bien construit car ce ne seront pas les effets de manche qui l'emporteront.
  • Nous déposerons le mois prochain.
  • Je n'ai aucune idée du temps que prendra l'examen de notre dossier.
  • Que se passera-t-il ?
    • Soit l'arrêt de la cour d'appel n'est pas cassé et nous avons perdu. Il n'y a plus rien à faire sur le plan judiciaire en France.
    • Soit il est cassé et la Cour de Cassation renvoie le dossier devant une Cour d'Appel pour que l'affaire soit rejugée au fond. La Cour de cassation juge du Droit. J'avais contribué il y a quelques années à créer une jurisprudence qui laissait la responsabilité de la sécurisation des serveurs dans les mains des responsables desdits serveurs et ne la mettait pas à la charge des internautes.

C'était devant une Cour d'Appel qui avait suivi les réquisitions du Parquet. Bref, le ministère public et les juges étaient d'accord sur ce point. Cette fois, avec l'affaire ANSES/Ministère Public contre Bluetouff, les juges et le Parquet sont d'un avis opposé pour une affaire tout à fait similaire et qui pose les mêmes questions. Nous allons donc demander à la plus haute juridiction française de trancher et par là même, essayer de créer une jurisprudence encore plus solide.

Les sous récoltés...

Nous avons choisi une somme, en accord avec nos avocats, qui nous permet normalement de faire face à tous les frais liés à cette bataille devant la Cour de Cassation. Entre la première et la deuxième instance, Reflets a déjà déboursé environ 2.300 euros. Cette fois ce sera plus. Combien ? Mystère. On vous le dira une fois l'argent dépensé.

Si l'affaire est renvoyée devant une Cour d'Appel, il y aura de nouveaux frais. S'il reste de l'argent sur les 10.000 euros récoltés, cela aidera à ce moment-là.

Certains demandent si l'on rendra l'argent en trop ?

Non.

Il confortera la cagnotte que nous avions composée au fil des ans en prévision d'un procès qui ne manquerait pas d'arriver. Nous l'attendions plutôt de la part de BlueCoat, Bull, TMG ou Amesys. Il est venu d'ailleurs et avec un angle juridique que nous n'avions pas prévu : le piratage informatique (accès frauduleux et maintien dans un système de traitement automatisé de données) et non pas un délit de presse classique (là on était sûrs de gagner...). Rien ne dit que l'affaire ANSES sera la dernière à laquelle nous serons confrontée devant des tribunaux. Reflets ne choisit pas les sujets les plus consensuels...

A vous, lecteurs...

Maintenant, parlons un peu de vous (et de nous), chers lecteurs.

Il y a environ quatre ans, Bluetouff et moi étions attablés dans un bar parisien et nous discutions de la presse. Nous nous lamentions sur son état. Petit blanc, sourires croisés : "il n'y a qu'à en créer un"... Le medium Reflets était né. Quelques temps plus tard, Reflets.info débarquait sur le Web.

Sans un sou, à part les 3000 euros de capital que nous avions réunis tant bien que mal.

Quel business model allions nous lui appliquer ?

Mon modèle journalistique étant le Canard Enchaîné, je ne voulais pas d'investisseurs ni de publicité. Bluetouff ne voulait pas faire payer les contenus. OK, pas de paywall non plus.

Il ne restait plus grand chose à part le modèle de Truthout: demander aux lecteurs de financer le journal par des dons.

Avouons-le, ce n'est pas le modèle qui marche le mieux en France. Si Truthout a réussi à salarier plusieurs journalistes, nous ne pouvons toujours pas le faire chez Reflets.

Avec ce "Touffothon", nous avons récolté en deux jours autant, si ce n'est plus que ce que nous récoltons comme dons en un an.

Avec ce que nous avons reçu en deux jours, nous pourrions salarier à plein temps deux journalistes pour un mois (charges comprises avec des salaires autour de 2000 euros).

Bref, Reflets est encore loin de fonctionner à 100% de ses capacités et nous continuons de faire ce journal en ligne sur notre temps libre.

Mais au delà des sous, votre mobilisation nous conforte au delà de toutes nos espérances. Nous avons créé le medium dont nous rêvions et au delà de cette satisfaction, nous avons réussi à réunir autour de ce medium une communauté qui se reconnaît dans les problématiques que nous soulevons. Mieux, elle sait s'impliquer pour soutenir ce (son) medium. C'est inespéré avec le peu de moyens dont nous disposions. Pas de budget pub, pas de budget marketing... Juste du bouche à oreille.

Franchement... Tout ça nous fait vraiment chaud au coeur et nous n'aurons de cesse de vous dire : MERCI !

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