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Manifestation des gilets jaunes, le 8 décembre à Paris
Reportage photo
Démarrée dans le calme, la manifestation s'est peu à peu tendue. Qui a jeté la première pierre ou la première lacrymo ? Peu importe, des deux côtés les débordements ont été nombreux.
Tout a commencé tranquillement, sur les Champs-Elysées que les gilets jaunes ont rejoint à partir de huit heures. A ce moment-là, environ un 6ème des Champs était devenu la promenade du samedi. Les premiers gilets jaunes sont venus au contact des CRS en bas de l'avenue, c'est à dire dans la direction de l'Elysée et d'Emmanuel Macron. Désolé, on ne passe pas. Il faut dire que tout le bas du quartier était bouclé à double tour. Grilles bloquant les rues menant à l'Elysée, canons à eau, CRS en masse. Impossible de passer.
La suite est une série interminable de mouvements de nasse de la part des forces de l'ordre, de dispersion une fois que tout le monde est coincé, à grands coups de lacrymos et de grenades générant un bruit assourdissant. Une fois dispersés, les manifestants se replient sur un autre lieu, généralement tous au même endroit puisqu'il y a peu de voies de sortie. Re-nasse. Re-lacrymos. Vers l'heure du déjeuner, les premiers jets de cailloux volent avenue Marceau. Les flash-ball répondent. Puis les fameux véhicules blindés. C'est très efficace pour faire reculer tout le monde en faisant voler en éclat les frêles barricades, tout en arrosant de lacrymos.
En milieu d'après-midi, les heurts s'étaient multipliés, boulevard Haussmann, place Saint-Augustin, près de la gare Saint-Lazare où des boutiques étaient pillées, les barricades enflammées...
Dans les parties de manifestation qui parvenaient à échapper à l'action des forces de l'ordre, les gilets jaunes se lamentaient. Premier point, Emmanuel Macron est barricadé dans son quartier et il ne peut pas les entendre crier leurs récriminations. Deuxième point, les casseurs dénaturent leur mouvement.