Manifestation des gilets jaunes, le 23 mars à Paris
Reportage photo
L'exécutif avait prévenu : il ne laisserait rien passer. Après la casse dans le quartier des Champs-Élysées le samedi précédent, il lui fallait regagner une certaine image : celle du rétablissement de l'ordre.
Les Champs-Élysées et les rues alentours étaient une zone interdite. Un énorme déploiement de forces protégeait ce périmètre. La trouille des images de pillage et de casse qui avaient été exploitées ad nauseam par les chaînes d'information en continu était telle que l'exécutif était prêt à tout pour éviter qu'elles se renouvellent. Le Fouquet's avait même pris la peine de s'enfermer dans un sarcophage en acier. Plusieurs rendez-vous avaient été préparés par les gilets jaunes. l'Un au Trocadéro, mais qui semble avoir rassemblé peu de monde. L'autre était une manifestation déclarée et donc autorisée entre Denfer Rochereau et le Sacré-Coeur.
Arrivés en début d'après-midi dans le 18ème, les gilets jaunes ont passé quelques temps au pied du Sacré-Coeur. Puis le groupe de quelques milliers de personnes s'est remis en route pour une marche non déclarée. Elle a traversé le quartie de Barbès puis est redescendue vers Gare du Nord. Arrivée en bas du boulevard de Strasbourg, la manifestation s'est heurtée à un barrage de forces de l'ordre. Sans que personne n'entende de sommations, les policiers ont arrosé copieusement la manifestation de gaz lacrymogènes. Une nasse s'est formée très rapidement et le cortège a été explosé en plusieurs groupes, pourchassés par les forces de l'ordre jusqu'à République.
C'est une nouveauté. Jusqu'ici, les forces de l'Ordre se contentaient de repousser les assauts des manifestants...