Manifestation des gilets jaunes, le 15 décembre à Paris
Reportage photo
Grâce à un "gros travail en amont", selon les mots d'un policier, il y avait beaucoup moins de monde ce 15 décembre. Ce qui n'a pas empêché les forces de l'ordre de nasser, d'inonder de gaz lacrymogène des manifestants ne présentant pour la plupart aucun danger.
Les politiques, les syndicats, la presse, les éditorialistes, s'étaient relayé depuis les annonces d'Emmanuel Macron pour appeler les manifestants à rester chez eux. La police était paraît-il, "épuisée" par les casseurs et l'attentat de Strasbourg imposait, entendait-on, de ne pas manifester. Ils sont venus quand même. De province, de grande banlieue. Ils ont réussi à rejoindre le coeur de Paris en dépit de tous les bâtons dans les roues qu'on leur avait mis : nombre inédit de stations de métro fermées, gares fermées, contrôles en gare en province au départ... A l'arrivée...
Toute la journée, comme le 8 décembre, les forces de l'ordre ont nassé les manifestants, ce qui permettait de fractionner les groupes et éviter des images avec l'avenue des Champs-Elysées remplie. A ceux qui se massaient devant un des nombreux barrages dans les nasses, les policiers n'ont pas hésité à manier le gaz lacrymogène et les matraques. On a même vu fleurir dans la capitale des escadrons de motards de police, l'un conduisant, l'autre pointant le tristement célèbre LDB 40, comme un revival des voltigeurs qui avaient tué Malik Oussekine. L'exécutif maintient sa politique de répression gratuite face à des manifestants pour la plupart inoffensifs.