Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Eric Bouliere

Manifestation anti-pass sanitaire à La Rochelle

L'interview sans fard d'un médecin de ville

Ici comme ailleurs la contestation s'est installée dans la rue depuis de nombreuses semaines. Ce samedi 11 septembre, une pile de tracts à la main, un certain docteur Lagrange marchait en tête de cortège et en dehors des clous gouvernementaux. Généraliste la semaine, spécialiste en manif le weekend…

Les manisfestations ant-pass sanitaire s'ancrent durablement dans la cité Rochelaise - Reflets

Des milliers de personnes se sont rassemblées durant tout l'été pour récuser les modalités d'application du pass sanitaire. Les banderoles ont fleuri sur le vieux port Rochelais et des revendications s'y sont exprimées, libres, nombreuses et multiples: anti-masque, anti-vax, anti-pass, anti Macron, anti-gouvernement, pro-libertaire, pro-Chloroquine ou pro-Ivermectine… Si toutes ces attentes et toutes ces déclarations avouaient leur raison d'être, toutes les raisons n'étaient pas communément partagées. Vouloir qualifier la réalité du moment en évitant les constats d'à-peu-près revient à affirmer très "scientifiquement", que la gronde s'avère tenace et générale !

Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets
Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets

Mais au fil des rassemblements, et neuf week-end plus tard, le discours et les messages semblent clairement s'unifier autour de points cruciaux: non au pass sanitaire, et donc par incidence non à la vaccination obligatoire. Les slogans les plus virulents ont laissés place à des revendications plus ciblées. Comme si l'urgence du moment imposait à la Vox populi de manifester plus factuel, de revendiquer synthétique. Rappelons que nous sommes à quelques jours seulement de l'obligation vaccinale imposée aux soignants.

Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets
Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets

Deux slogans l'emportent au principal : outrepasser le pass et refuser la  vaccination des enfants - Reflets
Deux slogans l'emportent au principal : outrepasser le pass et refuser la vaccination des enfants - Reflets

Des affirmations fortes et livrées sans détours ; qui aura raison des lois et du Covid? - Reflets
Des affirmations fortes et livrées sans détours ; qui aura raison des lois et du Covid? - Reflets

Dans les rangs de cette manifestation nous avons croisé trois médecins. Compte tenu de leur fonction en propre ou de leur attache quotidienne au sein de l'administration, deux ont refusé de s'exprimer médiatiquement. L'un d'entre eux nous confiera sa vision des choses avec un désarroi cynique et froid : " C'est sûr, les soignants sont si nombreux et si peu utiles à l'hôpital que l’État peut se permettre de vider les services en empêchant les non vaccinés de soigner les malades…". Le docteur Thierry Lagrange, une figure locale de la ville, ne s'embarrasse plus d'une pareille discrétion. Il affiche ouvertement ses positions et distille des informations jugées contraires aux consignes des autorités sanitaires.

Des supporters inconditionnels du toubib réfractaire aux consignes nationales de soins. - Reflets
Des supporters inconditionnels du toubib réfractaire aux consignes nationales de soins. - Reflets

Qu'il soit Marseillais, Parisien ou Rochelais, un toubib réfractaire n'est que rarement bien vu par l'ensemble de ses pairs, et moins encore par sa hiérarchie la plus directe. Le Conseil national de l'ordre des médecins n'a pas tardé à réagir aux déclarations de ce généraliste "spécialisé" en argumentation non conforme aux ordonnances du ministère de la santé.

Toutefois, les propos tenus par le Dr Lagrange n'appartiennent qu'à lui ; rien n'assure ou ne prouve que ses solutions soient plus fondées que d'autres. Il serait plus prudent ne pas les approuver béat de certitude ou d'admiration, sans chercher à tenir compte des résultats menés par les instances médicales Européennes ou mondiales. Car de son côté, l'ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments) certifie expressément que l'usage d'un médicament en phase 3 ne pose aucun problème, ni en terme de bonne pratique, ni en terme de légalité. A bien y regarder, la radicalité des termes employés sur un tract que le bon docteur Lagrange distribue à tour de bras sans fournir davantage de justifications semble passablement effrayante. Et à preuve du contraire, ce condensé de cris d'alarme ne repose sur aucune réalité scientifique constatée ou étudiée à grande échelle. Raison pour laquelle nous lui avons demandé une explication de texte…

L'interview Dr Lagrange et mister Covid

Reflets: Vous apparaissez très souvent sur le terrain des manifestations. Les autorités médicales voient-elles cela d'un mauvais œil ?

Dr Lagrange: "J'ai reçu un appel du président du conseil de l'ordre départemental qui m'a demandé de ne plus parler, de ne plus m'exprimer à partir du moment où mes propos seraient contraires aux ordres du gouvernement, et de ne pas dire que l'on pouvait prescrire des médicaments pour le Covid alors que le gouvernement ne le disait pas. Dire cela est déjà contraire à l'ordre et aux consignes du gouvernement…"

Que dénonceriez-vous dans la gestion des patients atteints du Covid

Dr Lagrange: "Le gouvernement n'a en aucun cas poussé les gens à se diriger chez un généraliste pour se faire soigner. Nous sommes plusieurs médecins à penser que cela a été à l'origine de plusieurs centaines de morts, ces personnes se sont retrouvés aux urgences parce qu'elles n'ont pas été traitées à temps par des médicaments simples, tels l'Azytromicine ou l'Ivermectine. Voilà, c'est tout ce que j'ai dis, et à partir du moment où je n'ai pas le droit de dire cela, je serais entendu par le conseil disciplinaire du conseil de l'ordre, avec à la clef un risque d'interdiction d'exercer."

Une convocation vous a-t-elle déjà été adressée en ce sens ?

Dr Lagrange: "Je n'ai pas encore reçu de convocation mais le président du conseil m'a signifié qu'une commission allait se tenir en départementale, puis par la suite je serais certainement convoqué en régionale ou en nationale afin de subir un blâme. J'ai déjà un avocat qui est prêt à me défendre. Je considère que je suis dans mon droit, j'irais jusqu'au bout, je n'ai pas peur, j'y vais confiant parce que je suis dans ma conscience professionnelle."

En tant que professionnel de la santé, ne pensez-vous pas que certains termes du tract que vous distribué mériteraient quelques explications. Exemple: "refusons de voir étouffer les enfants sous un masque inutile"

Dr Lagrange: "Ces tracts n'ont pas été écrits par moi, mais je les distribue quand même. Parce qu'on sait très bien que les masques ne servent pas à grand-chose dans la lutte contre le Covid, et surtout pour les enfants. Voir des enfants avec des masques dans les cours de récréation, est un non sens pour beaucoup de médecins. Les conséquences psychologiques en terme d'angoisses, de craintes, de peur de l'autre, de manque de repères, de troubles de cognition dus au port du masque en permanence dans les écoles sont pires que les bénéfices –théoriquement- attendus. Et donc j'en appelle aux parents, mettre les enfants dans cet état n'est pas bon pour eux et entrainera des dégâts à long terme, et même à court terme puisque l'on voit de plus en plus d'enfants qui sont désorientés, qui ont des troubles de l'attention avec des difficultés relationnelles. Tout ceci est tout à fait délétère."

"Refusons qu'ils soient l'objet d'expérimentation médicale" : nous parlons bien du vaccin ?

Dr Lagrange: "C'est-à-dire qu'on me demande de ne pas dire qu'on peut traiter les patients Covid par des médicaments parce qu'ils n'ont pas fait leur preuve, alors que ce sont des médicaments prescrits depuis des décennies et qui n'ont pas d'effet secondaires ; mais on veut imposer la vaccination à l'ensemble de la population avec un produit qui est toujours en phase expérimentale, rappelons le ces vaccins sont encore en phase 3. Et il faudrait injecter à des enfants qui sont en très bonne santé, un produit dont nous n'avons pas la teneur de tout ce qu'il contient..? Je ne peux pas dire que ce sont des produits dangereux mais ce sont des produits qui n'ont pas connu d'expérimentations suffisantes pour que l'on soit sûr des risques potentiels à long terme chez les enfants. Le principe de précaution, inaltérable en médecine, est en train d'être piétiné."

Selon vous qu'elles précautions aurait-il été souhaitable de prendre pour apprécier les risques de potentiels effets indésirables ?

Dr Lagrange: " Il aurait fallu pratiquer sur une petite partie de la population, avec une surveillance exacte des effets secondaires, et que ces effets secondaires soient totalement transparents. On va nous objecter qu'il s'agit d'une urgence et que toute la population doit-être vaccinée le plus rapidement possible… je ne pense pas ça! Parce que tous les patients jeunes, adolescents ou enfants en bas âge, qui ont le Covid sont actuellement très bien traités, nous avons très peu de problèmes de réanimation chez les jeunes, sinon chez ceux dont le cas n'a pas été pris à temps. Et par ailleurs nous assistons tout de même, mais c'est toujours en off et je le déplore, à des troubles du rythme cardiaque, des péricardites et des thromboses chez des patients vaccinés…"

Informations complémentaires

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place un centre de ressources pour s'informer sur le covid 19 ici.. Vous trouverez par ailleurs une série de questions/réponses en français ici.

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