Les numéros verts, c'est pas rose
Pour l'Etat, six minutes suffisent pour parler d'un viol
L'exécutif est devenu un champion du « numéro vert » supposé régler toutes les problématiques en un coup de fil. Sauf que pour les victimes d'un viol, de harcèlement ou d'un attentat, le gouvernement voulait qu'une personne ait 6 minutes chrono pour raconter son histoire et être orientée. Sous peine de pénalité financière pour l'association qui gère le numéro. Quant aux demandeurs d'asile, il doivent payer pour prendre rendez-vous en préfecture.
Tenir les comptes du nombre de numéros verts mis à disposition par le gouvernement devient une gageure. Selon le dernier pointage d’un internaute facétieux (@Velivreures), on serait proche de 47. Il existe donc bien entendu un numéro vert pour les « victimes d’une agression, d’un vol, d’un cambriolage, de violences physiques, sexuelles, de harcèlements, de cybermalveillances, d’attentats, d’un accident de la circulation ou de catastrophe naturelle », etc.. Il s’agit du 116 006. La fédération France Victimes gère ce numéro en France et reçoit environ 47.000 appels par an. En colère, elle a adressé un courrier aux députés et au président Emmanuel Macron dans lequel elle reprochait au gouvernement de vouloir limiter le temps d’écoute des victimes à 6 minutes. La médiatisation de ce choix a permis de faire reculer de gouvernement qui annonce ne plus imposer de pénalités et de relancer le marché.
S’il est vrai que six minutes peuvent probablement suffire pour décrire une souffrance liée à un accident de la circulation, pour des violences sexuelles, c’était un peu court. D’ailleurs, le temps d’écoute maximum en Allemagne est de 60 minutes. En Suède, il n’y a aucune limitation.
En fait c'est un peu plus compliqué que cela, mais tout de même...
Dans son appel d’offres du 31 mai 2021, le ministère de la justice voulait imposer une durée moyenne des appels inférieure a 6 minutes pour 80% des appels et a 9 minutes pour les 20% restants....