Les incapables
Ils ont allumé un feu et n’ont aucune solution pour l’éteindre
Qu’est -ce qui a changé depuis… toujours ? Rien. La société est incapable de proposer un cadre équitable, un vivre ensemble, une répartition des richesses acceptable. Les politiques qui se succèdent s’évertuent à ne rien changer. Et quand la marmite explose, ils accusent ceux qui mijotaient dedans.
Les générations se succèdent et malheureusement se ressemblent. Il y a eu la génération Charonne, la génération 68 , la génération Malik Oussekine, la génération La Haine, il a eu la génération ZyedBenna etBounaTraoré. Il y aura indéniablement une génération Nahel. Pour chacune, des jeunes sont nés à la politique par le truchement d’un événement tragique, d’une confrontation violente entre la jeunesse, - ou une communauté - et le pouvoir, ce dernier s’accrochant comme une bernique au rocher de ses certitudes. Comment les politiques, si prompts à nous demander de nous adapter à un «changement» présenté comme incontournable, à réclamer une «souplesse», une «adaptabilité» forcément «nécessaires» peuvent-ils être aussi rétifs à l’évolution des sociétés qu’ils prétendent «diriger»? Au-delà de cette incongruité, comment peuvent-ils être aussi inaptes à proposer des solutions pérennes autres que la matraque, les grenades lacrymogènes ou de désencerclement et les tirs de LBD? Seraient-ils finalement des incapables?
Il y a une inquiétante continuité dans le discours politique. Les «jeunes» sont toujours des inconscients qui ne comprennent pas la nécessité d’un ordre social établi. Le général De Gaulle parlait de «chienlit» à propos de mai 68 sans s’interroger sur ce qui avait mené toute une génération à demander un changement profond de société. Quel était le rôle des «dirigeants» dans la perpétuation d’une société anachroniqueet oppressante, favorisant déjà une partie seulement de...