Les églises se cassent pour mourir
Comptabilité épiscopale, économie municipale et démolition radicale
Qui veut noyer son chien l'accuse d'avoir la rage. Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit de se débarrasser d'une encombrante église. Mais rien d'impossible pour qui sait trouver les mots pour le dire et les moyens pour le faire…
Tout semblait bien calé, l'affaire était entendue et la mise en chantier paraissait convenue. L'église Saint-Joseph allait simplement être démolie pour laisser place à un chouette petit projet de construction d'appartements. Emporté par l'euphorie le manager de Bouygues immobilier avait localement pris soin de lancer une cordiale invitation pour fêter ça. Une pré-pendaison de pré-crémaillère avant l'heure en quelque sorte. Mais patatras, les choses ne se sont pas déroulées ainsi ! Le champagne n'aura pas coulé à flot autour de la piscine et à ce jour l'église est encore debout alors qu'une résistance s'organise pour tenter de sauver ce qui peut l'être.
Voyant le temps virer à l'orage le porteur du projet préféra annuler cette réunion dans l'urgence. L'un des organisateurs de la rencontre nous confiera à mots couverts: « Cette affaire a fait boule neige, il y aurait eu des fuites entre les personnes qui devaient participer à la réunion, on a dû différer, ce sont de choses qui arrivent dès qu'on touche à des bâtiments symboliques, ça dérange quelque part... ». Il est certain qu'entre une église et une Renault Twingo les symboles et les procédures ne sont sûrement pas les mêmes en matière de changement de propriétaire.
La fronde des Castors
Il faut retenir que cette opération immobilière se déroule dans le quartier de Port-Neuf, en...