Les dîners de Leroy, Soyer et Chalençon : une histoire de séparatisme
Ce n'est pas tant une affaire de classes qu'une question d'éthique
Pendant que la majeure partie de la société est privée de bars ou de restaurants, certains s'affranchissent des règles. Une forme de séparatisme, un mot à la mode en Macronie. Que nous disent ces dîners et déjeuners clandestins ?
Il est tentant de tirer à boulets rouges sur « les riches » qui s'affranchissent des règles communes. Ou, plus largement sur « les privilégiés », une sorte de caste mêlant personnes fortunées, journalistes, politiques, qui, comme sous l'Ancien régime, bénéficieraient de passe-droits. Que l'on ressorte les guillotines ! « Mangez les riches », ce slogan que l'on a vu sur les murs parisiens, atterrit sur les réseaux sociaux. Il y a du vrai dans tout cela. Mais il n'y a pas que cela.
Bien entendu, les Leroy, Soyer et Chalençon, leurs invités journalistes, politiques, fortunés et consorts, à des repas clandestins organisés au Leroy's business club et au Palais Vivienne ont provoqué un légitime émoi.
Ces révélation de M6, Reflets, Mediapart, ont particulièrement choqué dans le contexte actuel. La qualité des participants (monde de la culture, journalistes, politiques, jetset...) met en lumière, une partie de la population, à part, pour qui les règles communes s'appliquent... aux autres. Surtout qu'au même moment, des soignants exténués prennent en charge plus de 5.700 malades du Covid en soins critiques.
Le malaise au sein de BFMTV est révélateur. Le 5 avril, une journaliste termine son intervention pas un laconique L'affaire est close. Il n'en sera rien. Lance-t-elle cette phrase pour conjurer le sort ? Mystère. Le Canard Enchaîné avait épinglé la chaîne en expliquant que son directeur général, Marc-Olivier Fogiel et quelques journalistes...