Législatives : les geeks à l’assaut de la rigidité administrative

Le Parti Pirate avait rationalisé la procédure…

Pour simplifier la déclaration de candidature de ses futurs députés, le Parti pirate avait créé une application permettant de produire les documents nécessaires. Comme le CERFA original… et en mieux. Ça n’a pas plu à tout le monde.

Pour éviter une situation de type Astérix recherchant son laisser-passer A38 dans la maison qui rend fou, les membres du Parti pirate https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_pirate_(France) avaient prévu le coup. Composé en partie de geeks, le PP avait créé une application qui produit les documents nécessaires à la déclaration de candidature pour les législatives, avec toutes les informations sur les candidats, des documents imprimables. Cela devait faciliter le travail des candidats, pas toujours familiers du CERFA 16110 mais aussi celui des employés des préfectures qui n’auraient pas à déchiffrer les éventuelles pattes de mouches écrites à la main. Las… si le ministère de l’intérieur a une interprétation compréhensive des textes et autres directives et souhaite faciliter le processus de dépôt de candidatures, certains fonctionnaires ont parfois donné dans l’arbitraire alors que la fenêtre de tir pour se déclarer candidat était d’une semaine seulement . Les portes seront définitivement closes ce soir à 18h.

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« On aimerait avoir un peu plus de 100 candidats mais cela va être dur. Donc on visait plus de 75, notamment pour bénéficier de la campagne audiovisuelle. On en est à 77. La plupart du temps, ça se passe bien et on est très bien reçus. Mais c’est vrai que dans certains cas, peut-être 10%, les employés des préfectures ont fait du zèle et on sombre parfois dans l’arbitraire, chacun voulant interpréter les directives du ministère à sa manière », explique Cédric Levieux, porte-parole du Parti Pirate.

Les pirates avaient mis en place un logigramme, un outil pour flécher le comportement en fonction des interactions, à destination des candidats.

Si en 2017 un simple papier suffisait pour déposer sa candidature. Depuis… les choses ont évolué. Il faut un CERFA. Dans lequel un seul champ doit obligatoirement être manuscrit : celui qui concerne le suppléant. Histoire de ne pas embarquer n’importe qui sans qu’il soit au courant… C’est arrivé.

Un CERFA est un modèle. Si les informations qui y figurent sont reproduites, chacun peut créer son propre formulaire. Ce qu’avait fait le Parti Pirate, en se disant qu’en uniformisant, en faisant les choses de manière "carrée", on risquait moins de se tromper côté candidats et que l’on risquait moins de s’énerver sur des papiers mal remplis ou illisibles, côté préfectures.

Certains fonctionnaires ont toutefois choisi d’interpréter de manière très personnelle les textes et directives du ministère. Certains ont même refusé de délivrer une trace écrite du refus de prendre les documents… « on a même eu le cas de candidats forcés de remplir le CERFA à la main et qui ont été rappelés, après, par la préfecture parce que le fonctionnaire n’arrivait pas déchiffrer l’écriture. Un problème qui n’aurait évidemment pas existé s’il avait accepté notre document dactylographié… », soupire Cédric Levieux. La rigueur administrative peut être contre-productive.