Le juteux marché de l'aide à la recherche d'emploi
France Travail : 559 millions euros de prestations externalisées
Alors que le gouvernement souhaite à nouveau durcir l'accès à l'assurance chômage, les services publics dépensent chaque année des centaines de millions d'euros dans la sous-traitance de l'accompagnement des plus précaires à des entreprises privées.
Tout est bon pour occuper les 15 à 20 heures d'activité hebdomadaires des nouveaux allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) : « Actions pour favoriser l'estime et la confiance en soi » dans le Loir-et-Cher, « remobilisation et savoir-être » dans l'Allier, « accompagnement des bénéficiaires du RSA en santé mentale » dans la Manche... Une aubaine pour certaines entreprises qui décrochent des appels d'offres à plusieurs centaines de milliers d'euros. Ces marchés ont été publiés ces dernières semaines par plusieurs conseils départementaux. Depuis le 1er mars, le nombre de départements à expérimenter la réforme du RSA est passé de 18 à 47, avant sa généralisation en 2025.
Parmi eux : le Loir-et-Cher, dont l'appel d'offres comprend trois lots d'une valeur hors taxes estimée à plus de 420.000 pour quatre ans. Dans un mail adressé à Reflets, la Manche évalue quant à elle à près de 640.000 le coût des actions menées dans le cadre plus global du « réseau pour l'emploi ». L’État en finance la moitié. Ces marchés représentent une manne pour les sociétés spécialisées dans l'orientation, l'accompagnement et l'évolution professionnelle. Avec l'entrée en vigueur de la loi « plein emploi » en décembre 2023, « Nous craignons une augmentation de la sous-traitance voire même qu'elle se substitue, en partie, à notre propre intervention », lâche Natalia Jourdin, déléguée syndicale FO à France Travail (ex Pôle emploi).
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