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Brève
par bluetouff

Le délit de dissimulation de données informatiques : Uber casse-toi, il est encore temps

Aujourd'hui un nouveau délit a fait son apparition dans la presse française, il s'agit de la dissimulation de données informatiques, motif pour lequel (parmi d'autres), deux dirigeants d'UberPop auraient été aujourd'hui placés en garde à vue. On se gratte un peu la tête, on se demande d'où sort ce délit de dissimulation de données informatiques... ce délit n'existe pas. Et heureusement car si c'était le cas, il y a 60 millions d'internautes qui risqueraient une condamnation.

En informatique, dissimuler des données sensibles, les rendre inaccessibles, c'est même une règle.

On n'expose pas des fichiers de configuration, on n'expose pas ses mots de passe, on n'expose pas non plus des documents publics qu'on ne souhaite pas publics.

Mais j'en conviens, c'est un peu compliqué à suivre des fois et ceci soulève une question existentielle :

Si je dissimule des données informatiques publiques préalablement volées dans les résultats de recherche de Google, est-ce que je fais Scrabble ?

La malheureuse imprécision serait du fait de l'AFP, imprécision abondamment reprise par l'ensemble de la presse et claironnée en boucle sur les chaines d'information en continue.

Edit 21h34 : Il ne s'agirait en fait pas de l' AFP puisque l'agence précise dans sa dépêche initiale :

L'enquête vise aussi des faits présumés de "conservation illégale de données à caractère personnel au-delà de la durée prévue préalablement à la mise en œuvre du traitement"

Le Point évoque aussi une infraction à la loi informatique et libertés :

"Ce volet porte sur la collecte des données des clients et de possibles infractions à la loi informatique et libertés de 1978. "

Tiens, voici que la justice s'enquiert des données personnelles manipulées par les applications mobiles... de quoi mettre en examen Google et Apple pour leur store respectif, et surtout 90% des éditeurs d'applications de leur catalogue.

Mouais, on y croit.

Cher UberPop, vu d'ici, ça sent le roussi pour toi, si on en vient à imaginer des infractions ou à invoquer la loi informatique et libertés pour avoir ta peau, c'est qu'il est temps de plier les gaules... l'affaire est devenue trop politique pour que tu aies la moindre chance en justice.

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