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Dossier
par Thomas Jusquiame

La vidéosurveillance algorithmique relance l'intérêt des caméras #4

Et pourtant, rien ne dit qu'elle sera plus efficace

Équipement particulièrement inefficace depuis sa première installation en 1991 pour résoudre les troubles à l’ordre public, la caméra retrouve depuis quelques années une seconde jeunesse grâce à l’apprentissage profond. Une innovation pleine de promesses sécuritaires, qui ouvre la voie à de nouvelles parts de marché, mais aussi à une nouvelle ère de la surveillance urbaine.

Des JO sous haute surveillance
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Il n’aura échappé à personne que la vidéosurveillance algorithmique (VSA) a officiellement été autorisée dans l’espace public le 19 mai 2023, lors de la promulgation de la Loi du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Une loi adoptée à toute vitesse — à peine cinq mois — lors d’une procédure accélérée, pour permettre aux entreprises privées de brancher leurs logiciels d’analyse comportementale derrière les caméras de vidéosurveillance.

Toujours selon les sources officielles , la VSA — appelée vidéoprotection intelligente par ses promoteurs — sera déployée (trouver les régions / sites) et aura pour objectif de détecter huit types situations.

  1. le non-respect du sens de circulation,
  2. le franchissement d’une zone interdite,
  3. la présence ou l’utilisation d’une arme,
  4. un départ de feu,
  5. un mouvement de foule,
  6. une personne au sol,
  7. une densité trop importante,
  8. un colis abandonné.

Copie d'écran d'un schéma figurant la VSA réalisé par la société Evitech
Copie d'écran d'un schéma figurant la VSA réalisé par la société Evitech

Avant de décrire les caractéristiques techniques de deux sociétés qui participent au programme d’expérimentation pour les JO 2024, voici quelques éléments de contexte pour mieux saisir les raisons de l’arrivée récente de la VSA en France dans l'espace public.

Tout part de la vidéosurveillance classique déployée pour la première fois à Levallois Perret en 1991, sous l’impulsion du maire le plus condamné du pays qui profita d’un vide juridique sur la captation d’images dans l’espace...

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