La méthode de Patrick Drahi pour devenir riche
Un empire acheté avec l’argent des autres : 67 milliards de dette
Au fil du temps, un modus operandi récurrent se dessine : acheter bas en empruntant, couper les coûts, drainer les ressources financières des entreprises, avant de laisser plonger les cours pour… racheter à bas prix. Jackpot assuré.
À la lecture des milliers de documents des DrahiLeaks, une constante ressort : une sorte de « méthodologie Drahi » qui se met en place au fil des différents achats d’entreprises. L’homme d’affaires a recours au financement bancaire et obligataire. Il procède ensuite à des coupes drastiques dans les frais, éventuellement cote l’entreprise sur un marché et dégage de grosses liquidités. Puis, vient le temps des vaches maigres. À force de couper dans les coûts, les entreprises sont moins efficaces, leurs résultats sont à la peine, souvent par manque de stratégie entrepreneuriale. Leurs ressources financières sont par ailleurs massivement aspirées par le groupe… Bref, lorsqu’elles ne valent plus grand-chose, c’est le moment de les racheter à bas prix et de noyer les éventuels anciens investisseurs, trop contents de récupérer une partie au moins de leur mise.
Règle 1 : Acheter avec l’argent des autres
Patrick Drahi aime le rappeler, il n’a pas reçu sa fortune en héritage. Pour constituer son empire, il a dû s’appuyer sur l’argent des autres. Pour investir, il a massivement recours au « leveraged buy out » (LBO), un type de montage financier permettant le rachat d’une entreprise en ayant recours à de l’endettement. Ainsi quand il rachète SFR en 2014 pour 13,34 milliards, il contracte pour au moins 9 milliards d’euros de dette. Une méthode qu’il a reproduite à plusieurs reprises, au point de cumuler sur son groupe près de 70 milliards d’euros de dettes bancaire et obligataire.
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