La France, "start-stups" nation
Le narcotrafic prend des proportions inquiétantes
Une France submergée par le narcotrafic : c'est le tableau brossé par une commission d'enquête sénatoriale, qui propose la création d'un parquet spécifique anti-stups et d'une « DEA à la française », étrillant au passage l'exécutif, pour n’avoir pas pris la mesure de « l'ampleur de la menace ».
Le chiffre est ébouriffant. Le chiffre d’affaire du narcotrafic se tient dans une fourchette de 3 à 6 milliards d’euros, et il fait frémir davantage encore quand on le met en parallèle du total des saisies : 100 millions.
Dans leur rapport, les sénateurs décrivent un « tsunami blanc » de cocaïne qui déferle sur la France, suivi de près par une déferlante d’usage des drogues de synthèse, les « drogues zombies » dont la plus célèbre est le fentanyl, responsable à elle seule de plus de 80.000 morts aux États Unis pour la seule année 2023. Si le cannabis et l’héroïne, dont la consommation n’a pas baissé, restent en tête de ce sombre palmarès, les douanes et les services anti stups pointent une réelle explosion du marché de la cocaïne – les saisies de plusieurs tonnes se banalisent- et celle des opioïdes de synthèse, qui, ne nécessitant pas de surface de culture mais seulement des laboratoires, sont plus faciles et plus discrètes à produire.
La consommation et l’usage des diverses substances se sont aujourd’hui diffusées dans la France entière. Elles entrent sur le territoire dans des « zones rouges », aux Antilles, qui servent de « zones rebond » des produits fabriqués en Amérique du sud, et par les grands ports français (Marseille, Le Havre…), qui rattrapent petit à petit les « hubs », points d’entrée pour toute l’Europe, comme Anvers, Rotterdam ou Gioia Tauro en Calabre. Ensuite, la marchandise se répand sur l’ensemble du pays, y compris les petites villes et les...