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par Antoine Champagne - kitetoa

La farce politique bat son plein à gauche comme à droite

Pas moyen de passer au travers. Les primaires socialistes sont sur tous les écrans, sur toutes les ondes. François Hollande est en tête au sortir du premier tour. Il annonce qu'il est "le candidat du changement." De son côté, l'UMP va nous servir son Nicolas Sarkozy, le président qui a déjà sauvé l'Union européenne trois fois (la dernière le 21 juillet) et qui s’apprête à le faire une quatrième fois. Soyons clair, le capitalisme tel que nous le connaissons est au bord de l'effondrement.

Pas moyen de passer au travers. Les primaires socialistes sont sur tous les écrans, sur toutes les ondes. François Hollande est en tête au sortir du premier tour. Il annonce qu'il est "le candidat du changement." De son côté, l'UMP va nous servir son Nicolas Sarkozy, le président qui a déjà sauvé l'Union européenne trois fois (la dernière le 21 juillet) et qui s’apprête à le faire une quatrième fois. Soyons clair, le capitalisme tel que nous le connaissons est au bord de l'effondrement. Et "candidat du changement" ou pas, personne n'y pourra rien. Cette situation favorise les extrêmes et condamne donc les électeurs à faire un choix cornélien : ne pas voter pour les guignols qui se présentent et favoriser les partis extrémistes comme le Front National ou voter pour des guignols qui promettent encore et toujours ce qu'ils ne peuvent pas tenir.

Les plans de soutien à la Grèce se succèdent. A chaque fois, la situation empire. Les CDS de la Grèce sont à un niveau tellement hilarant que tout politique ayant annoncé avoir sauvé l'euro devrait aller se cacher au fond de la Sibérie pendant le reste de sa vie. Mais non. Ils continuent de pavoiser, de dire qu'ils contrôlent la situation. Qu'ils vont sauver la Grèce, éviter l'effet domino...

Toute cette agitation autour de la situation économique mondiale est une vaste blague. Et aucun politique, de droite ou de gauche ne pourra remettre l'économie sur des rails moins agités.

Les marchés et plus largement le secteur de la finance gèrent le monde. Ils ont des armes atomiques dont ne disposent plus les Etats. L'imagination du secteur financier est débordante. Il invente les outils qui amènent les crises. Chaque crise étant plus grave que la précédente. Cela ne peut donc que mal finir (il y en aura bien une assez énorme pour tout emporter...). A chaque crise, le secteur financier utilise l'incantation magique : "effet domino". En clair : les financiers vont voir les politiques et leur expliquent gentiment que comme tout le monde se prête de l'argent dans tous les sens, si trop d'établissements font faillite, c'est tout le système qui plonge. Comme les politiques savent que l'écroulement du système amènerait très vite des troubles sociaux énormes, ils s'exécutent. Les troubles sociaux ne sont bons ni pour le business, ni pour la politique et les privilèges qui vont avec. Ce que les politiques ne perçoivent pas, ou font semblant de ne pas percevoir, c'est que la catastrophe qui vient, à force de mettre des rustines sur le Titanic qui coule, génèrera quoi qu'il arrive ces troubles sociaux.

 

Tic-tac, tic-tac, tic-tac...

La Grèce est un petit morceau. Il serait aisé d'éponger le trou et de passer à autre chose. Petit souci, après une courte période de répit, les marchés s'attaqueraient probablement a une autre proie. Au hasard, l'Italie, la Belgique... Avec l'Italie, il ne serait pas possible d'absorber le choc. Ce serait rapidement la fin de l'euro tel qu'on le connait.

La situation est pourrie en Europe, mais elle l'est aussi aux Etats-Unis, au Japon et en Chine. Du coup, "régler" la situation en Europe (en fait une rustine de plus)  ne permettrait de gagner (encore une fois) qu'un peu de temps.

Avez-vous remarqué que les politiques parlent désormais ouvertement d'un possible défaut de la Grèce ? Un mot qui selon Nicolas Sarkozy ne faisait pas partie de son vocabulaire il y a encore quelques mois. Avez-vous remarqué que tout le monde parle depuis la semaine dernière de recapitaliser en urgence les banques européennes ? Les mêmes qui allaient parfaitement bien l'été dernier. Qui passaient, comme Dexia,  les stress tests les doigts dans le nez.

Claude Guéant estimait hier sur une radio, que l'on ne peut pas prévoir un souci de ce genre puisque les stress tests sont basés sur des scenarii qui, par nature, deviennent caducs avec le temps. C'est un très beau mensonge et une bonne façon de ne pas assumer ses responsabilités.

Depuis les premiers stress tests européens décidés en raison de la crise de la dette souveraine, la plupart des économistes ayant plus de deux neurones sont tordus de rire (jaune) et martèlent que les scenarii sont outrancièrement optimistes. Ne parlons même pas des règles comptables retenues.

Tout le monde savait que les résultats des stress tests n'étaient pas crédibles une seule seconde. Sauf M. Guéant probablement.

 

Avec le monde de la finance et le monde politique, il faut savoir lire entre les lignes. Si l'idée d'un défaut de la Grèce et celle d'une recapitalisation des banques sont évoquées ouvertement, c'est que la situation est nettement plus catastrophique que ce qui est admis publiquement. N'oubliez pas que depuis des mois, en dépit d'une réalité pourtant claire, le mantra "toutvabien" est répété ad nauseam.

Lors des précédentes crises (Subprimes) et pendant l'explosion de la crise de la dette souveraine, les Etats ont, comme toujours, sauvé le secteur financier de la faillite. Des sommes astronomiques ont été injectées. En pure perte puisque la situation est toujours la même, et même, empire. On peut concevoir et essayer d'expliquer pourquoi les politiques injectent autant d'argent. Ils tentent de préserver un système et de favoriser une croissance économique permettant de maintenir un semblant d'ordre social. En revanche, ils n'imposent rien en échange de leur aide. Et tant que les marchés ne sont pas désarmés, ils continuent de se servir de leurs armes. Ils continuent de faire preuve de leur imagination débordante et continuent de préparer la prochaine crise.

 

Ils continuent de jouer, sachant pertinemment que les Etats viendront les sauver s'ils perdent. Ils savent qu'ils gagnent à tous les coups. Et surtout, le plus important : ça ne leur coûte rien.

Observez les marchés. Ils vont mieux. Pourquoi ? Probablement parce qu'ils ont intégré le fait que les Etats vont lâcher de nouvelles sommes faramineuses pour rattraper leurs conneries. Ouf, on est (encore) sauvés. Mais les marchés ont une courte vue et ne se projettent pas bien loin dans l'avenir. Si les Etats ou les institutions internationales sont les prêteurs en dernier ressort, il n'y a pas de prêteur en dernier ressort pour sauver les prêteurs en dernier ressort. La chaîne de Ponzi a TOUJOURS une fin.

Tant que les politiques continueront à sauver le monde de la finance, contre toute logique capitaliste d'ailleurs, sans imposer de contrepartie et sans le désarmer, les marchés continueront à planter toute la population. Les 99%.

Que vous votiez pour un François Hollande ou pour un Nicolas Sarkozy ne change rien à l'affaire. L’Armageddon financier est en cours. Et si vous votez pour une Marine Le Pen, en plus d'être un raciste, vous êtes un imbécile.

 

 

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