Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine BELLIER

La culture, c'est comme la confiture !

C'est bon...

Cinéma, séries, expos, musique, littérature : l’offre est tellement abondante qu'il est parfois difficile de s’y retrouver et de faire des choix. Voici quelques conseils totalement subjectifs – Eh oui on assume !

miam... - Bicanski - Pixnio

Cinéma : il est comment le nouveau Bedos ?

On avait été déçu par sa reprise d’OSS 117 – difficile de passer après Hazanavicius – et « La Belle époque » avec Daniel Auteuil et Fanny Ardant ne nous avait pas emballés. Quid de « Mascarade » ? L’idée du scénario est plutôt habile : deux gigolos homme et femme vont s'associer pour piéger des quinquas friqués (joués par Isabelle Adjani et François Cluzet). Les acteurs sont globalement bons avec notamment une Marina Vacth au mieux de sa forme dans son rôle de manipulatrice sans scrupules. Le film souffre toutefois de quelques longueurs : une demi-heure de moins n'aurait pas été de refus, et d’une once de lourdeur : la thèse féministe est un peu trop attendue. Ces réserves mises à part, le nouvel opus de Bedos reste virevoltant et prometteur pour la suite de sa filmographie.

Série : un petit bijou pas en TOC !

Oui, je sais ! Dès qu’on parle d’Arte, ça sonne un peu élitiste mais que nenni ! La chaîne franco-allemande est de plus en plus en pointe dans les offres de séries et n’a rien à envier à celle des grandes plateformes. En témoigne cette pépite : « Pure », une série britannique adaptée de l'ouvrage de Rose Cartwright. Elle raconte l'histoire d’une provinciale, Marnie, qui décide de sortir de sa campagne et de débarquer à Londres pour fuir une pathologie qui la handicape : son obsession sexuelle. On suit l’évolution d’une jeune femme aux prises avec des tocs qu’elle va devoir assumer et dépasser pour entrer de plain-pied dans sa vie d’adulte. Une série d’apprentissage à la fois touchante et drôle, loin des stéréotypes.

Exposition : un rancard avec Ramsès

Si les inconditionnels d'égyptologie devront attendre encore quelques mois pour découvrir « Ramsès et l’or des pharaons », expo programmée à partir du 7 avril à la grande halle de la Villette à Paris, ils peuvent d’ores et déjà réserver leurs billets en ligne. Une expo événement en raison des pièces exceptionnelles qui seront présentées : notamment le Trésor de Tanis parmi les plus de 170 objets rares et parfois jamais sortis d’Égypte : sarcophages, momies d'animaux, masques royaux, amulettes ou statues. Les organisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens numériques pour une véritable expérience immersive : le temple d’Abou Simbel et le tombeau de Néfertiti seront notamment récréés en réalité virtuelle. « Toutânkhamon » avait accueilli plus d’1 million et demi de visiteurs à Paris en 2019. Record à battre !

Musique : Juju rallume la flamme !

On avait aimé le dernier album de Juliette Armanet sorti l’année dernière : « brûler le feu ». Eh bien, figurez-vous qu'elle a décidé de sévir à nouveau en ajoutant 5 titres inédits à cet opus qu'elle a baptisé, – je vous le donne en mille : « brûler le feu II ». Non, rassurez-vous ce n'est pas un simple coup marketing pour Noël – enfin, on espère ! Il suffit d'écouter l’un de ces nouveaux titres : « Flamme » pour se convaincre que l'artiste ne se fout pas de nous. Abba et ses hologrammes n'ont qu'à bien se tenir. Juliette nous entraîne sur le dance floor en revisitant le genre disco sauce électro avec beaucoup de talent. Et si vous voulez vraiment allumer le feu, il faudra aller voir en concert celle qui se qualifie de « bête de scène ». Elle vient de commencer une nouvelle tournée dans les zéniths.

Littérature : Le maître de l'épure n'est plus

(364) Christian Bobin, invité spécial de La Grande Librairie - YouTube

Le plus poète des prosateurs vient de nous quitter à l'âge de 71 ans. Christian Bobin laisse derrière lui une œuvre prolifique qu'il a patiemment façonnée. On peut citer « le muguet rouge » qu’il avait fait tout récemment paraître chez Gallimard, son éditeur fétiche, mais également des dizaines d'autres livres dont « Le Très-bas » – immense succès éditorial –, « Geai », ou encore « Noireclaire ». Il nous a offert des textes épurés, ciselés, souvent construits sous formes d'aphorismes… Certains critiques ont moqué sa sobriété stylistique et l'ont parfois taxé de « ravi de la crèche ». Mais c'est peut-être tout simplement que Bobin portait sur les choses et les êtres un regard contemplatif. Des détails infimes qu’on aurait parfois tendance à considérer sans intérêt, était au contraire pour lui l'écrin du réel. Il écrivait par exemple dans « Noireclair » : « Les arbres sont des aveugles errant dans la lumière, bras lancés au hasard. » Ses textes sont à savourer lentement. Un véritable antidote au cynisme ambiant !

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