L’impossible contrôle parlementaire des services de renseignement
Députés et sénateurs entretiennent l’illusion
Le rapport d’activité 2022-2023 de la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) dirigée par Sacha Houlié voit le renseignement comme le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères ». Dès lors, difficile de trouver dans le rapport un oeil critique de l'action des services.
Le président de la DPR présentait ce jeudi 2 novembre 2023 le rapport annuel 2022-2023. Au cœur des travaux de la délégation : les ingérences étrangères. Comment mieux les prévenir ? Qui sont les acteurs clef ? Sacha Houlié aimerait que les moyens des services, qui seraient le « cœur battant de la riposte démocratique aux ingérences étrangères » soient élargis. Par exemple, il verrait bien les outils de traitement algorithmiques des données utilisés actuellement pour lutter contre le terrorisme, mis à disposition pour contrer les tentatives d’ingérence de la Russie, de la Chine, la Turquie ou de l’Iran. Il faut selon-lui, sensibiliser les élus à ce type de risque et renforcer la protection de la recherche dans le domaine des sciences sociales car il y aurait là des choses très intéressantes, notamment en ce qui concerne les comportements psychologiques et sociaux.
Le discours de Sacha Houlié devant les journalistes laissait transparaître une forme de fascination pour le monde du renseignement. Visiblement, ceux-ci fonctionnent parfaitement et le dialogue avec les parlementaires est quasiment parfait. Cette position était plus claire encore lors du discours d’ouverture d’un colloque organisé en mai dernier ayant pour thème « la politique publique du renseignement est-elle bien contrôlée ? ».
« J’ai pu mesurer les menaces, leur ampleur, l’abîme qu’elles représentent. Mais j’ai aussi constaté la puissance, la maîtrise et l’intelligence que dégagent nos services...