La vieille histoire des "copinages malsains"
Où comment surgit le fantôme de Charles Pasqua
L'affaire Benalla/Macron résulterait de "dérives individuelles inacceptables, sur fond de copinages malsains". Problème : ces copinages remontent loin et n'ont pas fini d'exister.
Auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech a eu cette phrase : « Fondamentalement, ces événements résultent de dérives individuelles inacceptables, sur fond de copinages malsains ». C'est dommage qu'il se soit arrêté là car il aurait pu raconter aux députés présents, mais certains le savaient déjà (comme Marine Le Pen), comment sont nés ces copinages malsains.
Tout commence aux alentours de 1986.
Le 25 janvier 1985, le directeur des affaires internationales de la Délégation générale pour l'Armement du ministère de la Défense, René Audran est assassiné devant chez lui à Saint-Cloud. Le 17 novembre 1986, le groupe « Action directe » assassine le PDG de la régie Renault, Georges Besse. Charles Pasqua est alors ministre de l'Intérieur. Robert Pandraud est ministre délégué à la Sécurité. Les deux compères ont un passé commun. Tous deux sont des militants de longue date du RPR, proches de Jacques Chirac, ont trainé leurs basques jusque dans les barbouzeries du SAC, ils connaissent la maison poulaga comme leur poche.
C'est dans ce contexte d'assassinats qu'ils décident que les personnalités « importantes », dirigeants de grandes entreprises comme Serge Dassault ou hommes politiques, comme Jean-Marie Le Pen, doivent bénéficier de protection. Et c'est là que commencent les copinages.
Les personnalités se payent des gardes du corps, souvent des anciens de la maison,...