L’ex conseiller juridique de Patrick Drahi déballe les magouilles de son patron
Fraude fiscale et faux prêts
Dans un long courrier, l’ex-conseiller juridique de Patrick Drahi accuse l’homme d'affaires d’organiser la fraude fiscale de certains de ses lieutenants. Il est bien placé pour connaître la combine puisqu’il en a lui même été bénéficiaire.
La lettre recommandée qu’il décachette, en cette fin mars 2021, plonge Patrick Drahi dans une colère noire. L’homme d’affaire voit derrière la mise en demeure qui vient d’échouer dans sa boîte aux lettres une tentative de chantage de l’ancien conseiller juridique de son groupe, rien de moins. Il jure qu’il ne cédera pas… Et pourtant il va céder et signer un accord confidentiel assorti d’un joli dédommagement pour échapper à un grand déballage devant les tribunaux.
Au fil des 4 pages de cette mise en demeure, repêchées par Reflets, StreetPress et Blast dans les DrahiLeaks, Michel Matas retrace son parcours professionnel dans l’entreprise. De 2000 à 2004, il est l’avocat de Patrick Drahi «dans les dossier télécoms». Le 19 juillet 2005, il entre au service exclusif de Patrick Drahi et devient son conseiller juridique principal. La rémunération est des plus confortables : un fixe annuel de 130.000 euros (hors taxes) auquel peut s’ajouter jusqu’à 50.000 euros de «variable».
Mais surtout le deal inclut une prime de 600.000 euros si Michel dépasse les cinq ans au service de Drahi et qu’il va encaisser en plusieurs fois. «Les modalités de versement de cette prime étaient explicitement mentionnées, sur ta proposition, “selon des modalités fiscales à déterminer” car tu m’avais expliqué à l’époque qu’un versement en Suisse éviterait tout impôt mais qu’on ne pouvait pas l’écrire comme ça»,...