L'espion triple zéro de Tarnac
Mark Kennedy : un bien étrange policier britannique infiltré
Il a espionné des altermondialistes et environnementalistes. Menti aux militantes avec lesquelles il couchait et à la police qui l’employait avant finalement de se retourner contre elle. Accusé à tort les militants de Tarnac d’être des terroristes. Mais qui est vraiment Mark Kennedy ?
C’est le chaînon manquant d’une affaire d’espionnage franco-britannique des plus rocambolesques. Après voir infiltré dans toute l’Europe des mouvements environnementalistes, altermondialistes ou anarchistes, l’agent britannique Mark Kennedy portait plainte en 2012 contre son employeur. Motif ? Scotland Yard l’avait laissé tomber amoureux des militantes qu’il espionnait…
On aurait pu croire que coucher pendant le service relevait d’une tradition nationale chez les espions de sa Gracieuse Majesté. Ainsi au cinéma James Bond détient de par son numéro 007 la permission de faire succomber au sens propre les méchants (licensed to kill) et au sens figuré tout ce qui bouge joliment sur escarpins, fût-ce dans le camp adverse. On ne sait quel numéro la police britannique avait attribué à Mark Kennedy. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il a abondamment usé de sa deuxième licence en séduisant trois militantes britanniques en sept ans. « Il était charismatique, drôle, romantique. Passionné de musique, de voyages. Un type vraiment charmant. Il a assisté à l’anniversaire de ma mère, s’est occupé de ma fille » raconte à la BBC l’une d’elles. Sur les clichés de l’époque, celui qui se faisait appeler Mark Stone arbore en effet toute la panoplie du militant de gauche super-cool. Abondamment tatoué, queue de cheval, barbe bien taillée, boucle d’oreille et sourire malin, ce personnage de fiction ne ressemble guère aux photos officielles de Mark Kennedy dont les cheveux courts, le menton carré et...