Jean Bizet, de sénateur à lobbyiste
Le sénateur quitte les fauteuils rouges pour les alcôves du pouvoir
A 73 ans, le désormais ex-sénateur entame une nouvelle carrière en rejoignant le cabinet de lobbying APCO. Rares sont les parlementaires qui choisissent de quitter leur mandat en cours de route pour rejoindre aussi ouvertement le lobbying. Surtout après 25 ans de carrière au Sénat.
Élu de la Manche depuis bientôt quarante ans, Jean Bizet se retire de la vie politique pour rejoindre le cabinet de lobbying APCO. Cette annonce, intervenue ce matin, n’a pas manqué de soulever des questions sur les raisons qui ont poussé APCO, grande compagnie américaine implantée à Paris et Bruxelles, à renforcer ses rangs (et son carnet d’adresse) avec Jean Bizet.
L’ex-sénateur Républicain, lui-même fils de député, a tenu le rôle de président de la commission européenne au Sénat près de huit ans (au lieu des six établis par le règlement intérieur). Après l’annonce de la fin du cumul des mandats et après avoir épuisé son quota d’années à la présidence d’une commission, il avait fait savoir que si une opportunité se présentait, il se pourrait qu’il la saisisse. C’est donc APCO qui lui a fait un appel du pied. A Bruxelles, APCO figure à la 11e place sur 848 sociétés de lobbying recensées par l’ONG Lobbyfact, et fait partie des cabinets de lobbying de taille intermédiaire depuis quelques années, après avoir compté parmi les plus gros en termes de dépenses de lobbying. Aujourd’hui, ils affirment dépenser entre 2,5 et 2,7 millions d'euros en frais de lobbying à Bruxelles.
Dans son communiqué annonçant l’arrivée de Jean Bizet, APCO explique l’avoir choisi pour sa «vaste connaissance des institutions et de l’écosystème parlementaire français.» Et même si l’ex-sénateur rectifie pudiquement lorsqu’on lui parle d’un cabinet de lobbying, car il préfère l’appellation «cabinet de...