Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

j’te briefe grâââveeuuu

Dans la com’, chez les Mad Men, on se briefe grâve. On se briefe à tous les étages et tout le temps. Evidemment, il s’agit d’un mot du jargon qui fait croire aux membres de la grande famille de la com’ qu’elle existe. Un brief, c’est un partage d’informations nécessaires à la réalisation d’un travail. Notez que ce mot inepte a au moins une vertu : il est plus court que ma traduction. Et comme on l’utilise toute la journée, c’est plus pratique. Tout commence chez le client.

Dans la com’, chez les Mad Men, on se briefe grâve. On se briefe à tous les étages et tout le temps.

Evidemment, il s’agit d’un mot du jargon qui fait croire aux membres de la grande famille de la com’ qu’elle existe. Un brief, c’est un partage d’informations nécessaires à la réalisation d’un travail. Notez que ce mot inepte a au moins une vertu : il est plus court que ma traduction.

Et comme on l’utilise toute la journée, c’est plus pratique.

Tout commence chez le client. Machin met au courant Truc des choses que l’agence devrait faire pour améliorer la com’ autour d’un produit, pour réaliser telle ou telle campagne, etc.

Truc prend sa plus belle cyber-plume ou son téléphone et joint son honorable correspondant dans “l’agence”. Généralement, un commercial. Il le briefe.

Ben oui…

En gros, il répète ce que Machin lui à dit en ajoutant sa sauce.

Le commercial prend alors sa cyber-plume et pond un brief. Un autre.

Ca s’étale parfois sur plein de pages, ça comporte du texte (il y a une trame et il n’a qu’à la remplir, mais il en fait souvent des tonnes), parce qu’il va copier/coller à peu près tout ce que le client a bien pu lui fournir. Y compris le contenu de documents marketing illisibles, des tableaux sans fin qui n’apportent rien au service création à qui le brief est destiné.

Car un service “créa” comme on dit dans la com’ (c’est plus hype) ne sait pas travailler sans rien.

Par exemple, (s’il y a un journaliste dans la salle, qu’il me corrige si je dis une bêtise) un journaliste est capable de pondre dix pages dans un hebdomadaire sur un sujet qui initialement, évoqué en conférence de rédaction, tenait en deux phrases. Pas un créatif. Un créatif fait de l’Art. Mais pour pondre son accroche hautement intellectuelle et chargée de sens, au point de déborder parfois, il lui faut un brief. Quelle est la stratégie, la tonalité à donner, le contexte, la promesse, l’insight (houlllaaa, ça en fait des mots que je vais devoir vous expliquer, ça). Bien entendu, si le travail à réaliser implique d’autres acteurs (flasheurs, techniciens informatiques, photographes, réalisateurs, scénaristes, etc.), le cycle infernal du “je te briefe, tu me briefes, on se briefe” continue. Ad nauseam.

J’avoue avoir employé ici (ad nauseam) une expression d’un jargon incompréhensible pour les grands Artistes que sont les gens de la com’. Chacun le sien. Désolé. J’expliquerai ça une autre fois (peut-être).

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