Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

J’crois que ça va l’faire…

Me voici devant la porte de “l’agence”. C’est un très beau bâtiment. Je dirais même qu’il y a quelque chose de travaillé pour épater le visiteur. Oups. Le “client”. Quelques instants plus tard, je rencontre le “Directeur de la Création”. C’est lui qui s’occupe, comme son nom l’indique, des “créatifs”. Il m’explique brièvement l’organisation de “l’agence”. Les commerciaux gèrent la relation avec le“client”. Ils enregistrent les demandes et tentent de “développer le compte”.

Me voici devant la porte de “l’agence”. C’est un très beau bâtiment. Je dirais même qu’il y a quelque chose de travaillé pour épater le visiteur. Oups. Le “client”.

Quelques instants plus tard, je rencontre le “Directeur de la Création”. C’est lui qui s’occupe, comme son nom l’indique, des “créatifs”.

Il m’explique brièvement l’organisation de “l’agence”. Les commerciaux gèrent la relation avec le“client”. Ils enregistrent les demandes et tentent de “développer le compte”. C’est à dire en français : faire cracher le client avec de nouvelles propositions d’actions de communication qui lui seront forcément profitables. Les “créatifs” sont pour leur part chargés de trouver  la bonne idée qui va permettre au “client” d’avoir une com’ de fou pour rendre ses produits ou services hyper appétants. Par la suite, il feront l’image qui va bien en utilisant un logiciel incompréhensible pour le management de “l’agence” : Photoshop. Voire même Dreamweaver ou un truc similaire. Ce qui les rend à la fois indispensables (ils savent faire des trucs avec des logiciels hyper compliqués) et totalement inintéressants (ce sont les petites mains de “l’agence”).

Le “Directeur de la Création” (on dit DC ou mieux : Executive Creative Director) m’explique ce qu’il attend de moi. Il s’agit de s’occuper du contenu éditorial de deux gros sites français d’un grand éditeur de logiciels et des newsletters qui lui sont liées. “Il y a tout à faire”. Le site est pourri, le contenu à chier, les visiteurs ne trouvent jamais ce qu’ils cherchent, il n’y a pas beaucoup de visiteurs et “le client” est partant pour que l’on bouscule tout, que l’on fasse plein de propositions.

Je commence à me poser une question qui ne me quittera plus. Pourquoi dit-on toujours “le client” et ne le nomme-t-on quasiment jamais par son nom ? Si quelqu’un a la réponse, ça m’intéresse.

Ce qu’il me dit m’intéresse. Je connais particulièrement bien le Web et je sais créer et fidéliser des communautés d’utilisateurs. En même temps… J’aurais peut-être dû me douter que quand un pro de la com’ te dit un truc, il faut comprendre l’inverse. Mais à cette époque, je ne connaissais pas le secteur. Ca marche comme excuse ?

J’observe attentivement le DC.

Difficile de faire autrement. A (environ) 45 ans, il porte des jeans baggy, de grosses baskets et un T-Shirt aux couleurs flashy. Pour un peu, il aurait le Che sur la poitrine. Un vrai rebelle, barbe de trois jours et dents blanches Email Diamant.

Il parle “jeune”. Tout est kiffant, cool et ultra hype.

Il jette un regard discret et rapide les quelques articles que je lui ai apportés, histoire de prouver que je sais écrire.

Puis il se tourne vers moi et me lâche : “je crois que ça va le faire”.

“L’agence est fermée pendant les fêtes mais tu commences début janvier”.

Bon ben voilà. C’est bienvenue dans la com’, en quelque sorte.

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