Histoire politique : tout dépend du point de vue (1)
La salle de conférence était bondée. Plus de deux mille étudiants, dans un silence quasi religieux, attendaient que l'orateur prenne la parole. Dehors, la tempête battait son plein, rageuse, empêchant tout être vivant de sortir des bâtiments — mais heureusement parfaitement protégés.
La salle de conférence était bondée. Plus de deux mille étudiants, dans un silence quasi religieux, attendaient que l'orateur prenne la parole. Dehors, la tempête battait son plein, rageuse, empêchant tout être vivant de sortir des bâtiments — mais heureusement parfaitement protégés. Les rideaux de métal s'étaient refermés sans un bruit quelques minutes avant qu'elle ne débute et l'air conditionné rafraichissait la salle, dont la température s'était élevée sensiblement par la seule accumulation de la chaleur corporelle cumulée de la foule.
L'orateur s'approcha d'un pupitre, se racla la gorge et débuta sa conférence. Le silence était complet.
— "Ce cours d'histoire est le seul qui aborde le fonctionnement de l'humanité sur Terre dans ses derniers instants. Je sais que vous êtes nombreux à vous y intéresser, mais il me faut vous mettre en garde : nous n'avons rien à retenir d'intéressant des expériences passées. Rien. La seule fonction de ce cours d'histoire est de vous permettre de comprendre, succintement, comment l'humanité d'alors a échoué. L'intérêt de l'histoire est de s'inspirer de ce que nous avons construit depuis 323 ans, pas d'aller répéter les horreurs perpétrés sur Terre"
La salle était toujours parfaitement silencieuse. L'orateur se racla la gorge et afficha une image holographique au centre de la salle. Une grande mappemonde terrestre se mit à tourner...