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Reflets poursuivi par Altice : la liberté d'informer menacée

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Édito
par Jacques Duplessy

Greenfucking

Après le bilan décevant de la Cop 26, il faut inventer un nouveau mot

Le cynisme politique atteint des sommets tels, que les mots existants ne suffisent plus pour le décrire

6 novembre 2021 - COP26 Global Day of Action - Photo Roo Pitt - Wikipedia - CC BY 2.0

Du « bla bla bla », c’est ainsi que Greta Thunberg qualifiait le bilan de la Cop 26. Clairement, la bouteille du « Pacte de Glasgow » adopté le 13 novembre est plus vide que pleine. Alok Sharma, le président britannique de la conférence mondiale pour le climat, avait les larmes aux yeux en commentant l’accord et il s’est dit « profondément désolé ».

Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C prévu dans les accords de Paris : pas garanti.

Aider les pays pauvres déjà victimes du réchauffement climatique : refusé. Les pays riches s’étaient déjà engagés à soutenir les pays pauvres au travers d’une aide climat de 100 milliards par an à compter de 2020. Ils n’ont pas tenu leurs promesses et parlent désormais d’une aide à partir de 2023.

« Élimination progressive » du charbon : refusé. L’Inde a exigé que l’on parle d’une « réduction progressive ». Il faut dire aussi que 503 lobbyistes du charbon, du pétrole ou du gaz hantaient les couloirs et représentaient en taille la première délégation internationale !

Relever les engagements de réductions des émissions de gaz à effet de serre plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris : oui, mais il peut y avoir des aménagements pour « circonstances nationales particulières ». Autant dire que les États ne vont pas manquer d’inventivité pour ne pas remplir leurs obligations.

Le terme « greenwashing » a été inventé pour désigner cette technique abondamment utilisées par les entreprises et les gouvernements qui consiste à parler en utilisant l'argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image. On est aujourd’hui au-delà de ça dans le cynisme politique. Les dirigeants acceptent les désastres à venir, les déplacés climatiques et les morts. Le patron de l'ONU Antonio Guterres a déploré le manque de « volonté politique collective » parlant d’un « compromis plein de contradictions ». Moins diplomate, Teresa Anderson, représentante de l'ONG ActionAid International, a qualifié le Pacte d’ « insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique ».

Comment nommer cette insulte qui nous est faite ? « Greenfucking » nous paraît tout à fait adapté.

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