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par Antoine Champagne - kitetoa

Gaza : « c'est la première fois que je ne suis pas sûr de rester vivant »

L'eau potable n'est pas rétablie et les bombardements se poursuivent

Un habitant de la bande Gaza témoigne d'une guerre inhabituelle dans sa violence et d'une situation humanitaire « terrible » dans ce territoire d'où personne ne peut s'échapper.

Dégâts dans la bande de Gaza après un bombardement israélien en octobre 2023 - Al Araby - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Netanyahou pense sauver son poste avec cette guerre, mais ce sont des civils qui payent le prix de cette folie », raconte ce Gazaoui. « Il n'y a plus d'eau potable, plus d'électricité. Ce matin, j'ai trouvé quelques bouteilles, la situation est terrible, horrible, catastrophique », poursuit-il.

L'accès à l'eau potable a été coupée le deuxième jour, précise-t-il et n'a pas été rouvert en dépit de ce qui est dit dans les médias.

« Nous imposons un siège complet à Gaza », avait lancé Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », avait-il précisé après l'incursion et les meurtres perpétrés par les membres du Hamas en Israël le 7 octobre et qui laisse un terrible bilan de 1400 morts, selon les derniers décomptes.

« Le prix que paiera la bande de Gaza sera très lourd et changera la réalité pour des générations » a poursuivi le ministre de la Défense.

« J'ai vécu beaucoup de guerres à Gaza. Cela n'a jamais été comme ça. C'est un génocide collectif. Les bombes utilisées sont bien plus puissantes que les fois précédentes. Lorsqu'une maison est bombardée, toutes les maisons autour sont soufflées. Il y a souvent 2 ou 3 familles par maison. Les victimes sont des femmes, des enfants, ce sont des civils. », précise ce Gazaoui, joint aujourd'hui par Reflets. Selon le ministère de la santé de Gaza, le bilan était ce matin de 2837 morts.

« Il y a 71 morts depuis ce matin à Rafah. Les Israéliens ont appelé le directeur de l'hôpital en lui demandant d'évacuer les lieux. Il a essayé de leur expliquer que c'était impossible avec les blessés. » Il poursuit : « Nous entendons en permanence les drones qui survolent, on essaye de mettre des bouchons dans les oreilles des enfants. J'ai plusieurs enfants, ma priorité, c'est eux. Les Israéliens veulent punir la population de Gaza. On demande à la population du nord de fuir vers le sud. Mais le sud est bombardé, comme à Rafah. Où peut-on aller ? Le passage avec l'Égypte est fermé.  »

Benjamin Netanyahu a annoncé une guerre « longue et difficile » et appelé les habitants de certaines zones de Gaza à quitter le territoire. Mais pour aller où ?

« Les bombes sont plus fortes, ce ne sont pas les mêmes que lors des précédents bombardements. C'est la première fois que je ne suis pas sûr de rester vivant. En cas d'intervention au sol, ce sera un massacre. Nous n'avons pas besoin d'armes, nous avons besoin d'une intervention politique forte pour forcer Israël à arrêter de cibler des civils C'est beaucoup demander ? Ils ont largement dépassé le stade de l'auto-défense, ils sont au stade de la vengeance »

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