François Molins, les données de connexion, l'arrêt Tele2 et le chiffrement : un casse-tête
Il faut parfois savoir lire entre les lignes. La presse s'est faite l'écho d'une déclaration du procureur de Paris, François Molins. Ce dernier s'inquiète des "conséquences désastreuses" d'un accès restreint aux données de connexion dans le cadre d'enquêtes antiterroriste. Mais encore ?
A première vue, on peut se dire que le procureur s'inquiète de ne pas avoir accès aux données de connexion, en d'autres termes, principalement, aux données de téléphonie. Or, tous les dossiers d'instruction des affaires liées au terrorisme débordent de "données de connexion". C'est même une véritable orgie. On se demande d'ailleurs comment travaillait la police pour résoudre des crimes avant l'apparition des téléphones portables. En ce qui concerne les "données de connexion" liées aux mails, les dossiers liés au terrorismes sont également fournis. La justice obtient sans trop de mal toutes les informations qu'elle demande de la part des grands fournisseurs de mail comme Gmail ou Yahoo, pourtant sociétés étrangères.
Alors, à quoi rime cette soudaine inquiétude du procureur ? La grande crainte des autorités vient d'un arrêt de la Cour de justice de l'Union Européenne. Les Exégètes amateurs avaient planché sur ce sujet.
Elle ne s'en vante pas, mais la France fait tout ce qu'elle peut, officieusement, pour tenter de renverser cette jurisprudence. Plusieurs hauts responsables français s'inquiètent en off des répercussions potentielles de cet arrêt de la cour de justice de l'UE. De fait, celui-ci pourrait potentiellement mettre en péril des dossiers en cours. Ou, si l'Etat Français se rangeait à la décision, il mettrait en difficulté les services d'enquête qui se reposent dangereusement sur ces...