Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

François H : le vide tranquille (analyse de la présidentielle)

(Le candidat socialiste est le premier surpris des intentions de vote à son égard, mais comment faire, dans une monarchie républicaine, pour convaincre le maximum d'électeurs, quand on n'a pas de véritable programme d'envergure, le charisme d'une mouette et l'énergie d'un bernard l'hermite ?) François ! François ! Présid… nan on a du mal à y croire, ça fonctionne moyen.

(Le candidat socialiste est le premier surpris des intentions de vote à son égard, mais comment faire, dans une monarchie républicaine, pour convaincre le maximum d'électeurs, quand on n'a pas de véritable programme d'envergure, le charisme d'une mouette et l'énergie d'un bernard l'hermite ?)

François ! François ! Présid… nan on a du mal à y croire, ça fonctionne moyen. C'est vrai qu'avec ses petits poing serrés et ses efforts pour paraître "présidentiel", l'ex secrétaire général du PS, qui n'a jamais été ministre, fait figure de candidat au rabais. Pas très combatif, mais pire que ça : peu crédible. Une sorte de candidat-Modem-de-gauche, un Bayrou-rose avec la conviction "qu'il le vaut bien", mais qui a beaucoup, beaucoup de mal à faire connaître sa "vision". Parce qu'en politique française, la "vision de la société" ça compte un peu. Enfin, normalement.

François : un libéral-social, vaguement de gauche qui, réfléchit (mais n'arrive pas à franchement concrétiser)

C'est un coup du sort et des sondages : notre François se retrouve avec de fortes chances de l'emporter au second tour de la présidentielle 2012 ! Incroyable : ce type sans saveur qui endort des auditoires aussi vite que d'autres les énervent a fini par être crédité de plus de 30% d'intentions de vote au premier tour. Tout ça sans véritable programme franchement défini, juste avec quelques promesses, des réactions aux dérapages du camp adverse et une primaire où les électeurs l'ont adoubé avec la trouille au ventre de revivre 2007. Oui, envoyer une femme à l'assaut de Sauron, c'est pas bon. C'est perdant les femmes, en France. Quant au député de la Saône-et-Loire, il foutait les foies à la grosse majorité des socialistes de droite, celle qui veut avoir bonne conscience en étant à gauche mais veut une société qui fonctionne avec des règles de droite, parce que bon, le marché, on peut pas s'en passer, et la sécurité c'est important aussi. L'avocat antimondialiste était franchement trop rouge.

Et puis l'Europe, hein l'Europe… Le François qui déclare la guerre à la finance est le même François qui défendait bec et ongles la constitution européenne la plus libérale de la planète en 2005. Pas une once de social dans cette constitution refusée par le peuple français : mais quand elle revient en version raccourcie à l'identique par la grâce de Sauron, le François, il ne moufte pas. Parce que le libéralisme, la concurrence libre et non faussée, il aime ça François. En fait, le "blairisme" de Hollande est clair et sans ambages, sa vision est celle du socialisme libéral, un savant dosage de libre marché et d'interventionnisme étatique modéré. Ça contente pas mal de monde, ça ne fait pas trop bouger les lignes et puis si les choses vont mal, on peut toujours se planquer en disant que les autres auraient fait à peu près pareil.

Comment François fait-il ses petits calculs pour espérer gagner ?

Oh, ben si vous essayez de suivre ses discours, que vous comparez avec la campagne 2007 de Nicolas-Sauron, vous serez étonnés de trouver les mêmes envolées, les mêmes repères sémantiques chez les deux "adversaires". Il veut faire rêver le François. Comme Sauron en 2007 (avant qu'on sache qu'il était Sauron). Si, si, François veut faire rêver. Et son slogan aujourd'hui c'est : " Le changement c'est maintenant". Whaouuuuu ! Ensemble, tout est possible mon gars ! Pourquoi pas "la rupture tranquille" tant qu'on y est ?

Bon, Hollande devrait récupérer le pseudo programme creux du PS du printemps 2011, mais on ne sait toujours pas s'il va tout prendre ou qu'une partie. Parce qu'en France, chère Madame, on n'élit pas vraiment des équipes avec des programmes, on ne vote pas pour des idées, des propositions concrètes, non, non, on vote pour un homme. Qui a des engagements. Oui, le Président ! Ah ouais, pas pareil. Dans la plus grosse monarchie républicaine de ce coin de la galaxie, c'est pour un roi qu'on vote. Mais républicain. Donc le programme du parti derrière, on s'en cogne un peu. D'ailleurs, le François n'a pas dit qu'il allait suivre le programme de son parti à 100%. Nan. Pas certain du tout. Il a son site à lui tout seul, à son nom à lui tout seul, et que tout le monde peut être avec LUI : http://toushollande.fr/. C'est là qu'il y a le fruit de la cogitation de l'homme. Avec ses 60 engagements. Attention, accrochez-vous…Roulement de tambour…Les 60 engagements qui changent tout avec François…et qu'il tiendra (enfin c'est ce qu'il dit)

Je veux redonner confiance dans l’avenir et retrouver la promesse républicaine, et d’abord pour notre jeunesse.…En permettant à chaque génération de vivre mieux que la précédente. En rendant l’État impartial et en faisant respecter la morale publique. En portant haut les valeurs de la France dans le monde.

Bon ok, la république irréprochable toussa, la jeunesse, toussa, on est au courant on nous l'a déjà faite celle là. Mais allons sur les 60 engagements, ou du moins une partie, parce que ça peut être long et fastidieux et puis on sait bien que les engagements en politique n'engagent que ceux qui y croient.

Projet_présidentiel_François_Hollande

Une banque publique d'investissement, la priorité aux PME, l'agriculture, préservation du statut public de la SNCF, l'aide aux entreprises qui relocalisent, le remboursement des aides à celles qui délocalisent… Tiens, juste le remboursement des aides ? C'est pas bien méchant. Et sur les licenciements en cas de bénéfices ? Rien.

J’imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20.

C'est gauche ça, la vaaaaaache ! Mais, avec un smicard à 1398 euros bruts mensuel, soit 16776 euros annuels, un dirigeant aura son salaire plafonné à…335 520 euros. Ça va quand même, hein, ça laisse de la marge : à ce tarif-là on peut diriger un service public et voir venir. Juste 3 millions trois cent cinq mille euros en 10 ans, ce que ne gagnera jamais un employé ou un ouvrier en 40 ans. Il n'aura, le salarié au smic, que 671 040 euros équivalents au cours de cette période de travail, s'il ne tombe pas au chômage une seule fois. Ce qui risque d'être très difficile au vu des "changements" terrifiants que François le "presque vainqueur " nous promet.

Je lutterai contre le « délit de faciès » dans les contrôles d’identité par une procédure respectueuse des citoyens, et contre toute discrimination à l’embauche et au logement. Je combattrai en permanence le racisme et l’antisémitisme.

Oui, bien : mais comment ? On le saura (ou pas) avant l'élection ? À suivre…

Je créerai 150 000 emplois d’avenir pour faciliter l’insertion des jeunes dans l’emploi et l’action des associations, en priorité dans les quartiers populaires.

Bien, bien, bien : financement ? On vend plus de Rafales ? On diminue par 10 le train de vie de l'Elysée et de Matignon ? Mais comment qu'il fait François ? Ah oui, en fin de document il nous donne des prévisions de croissance : 0,5% en 2012, et hop, direct, 1,7% en 2013, 2% en 2014, 2,25 en 2015 etc…. Le doigt dans le vent, comme ça, la croissance elle grimpe sous le règne de François deuxième du prénom. Le roi va nous ramener une croissance raisonnable et normale. C'est bien. Vive le roi.

 Tous ensemble, tous ensemble…ouais, ouais…!

Attention, cette campagne électorale est la plus chaude des 30 dernières années : le PS a un candidat normal, ils vont reprendre les rênes du pays qui sombre lentement dans le marasme, ils vont changer maintenant et tout de suite l'ambiance générale dépressive du pays des droits de l'homme-oligarque. Leur candidat a des engagements qu'il tiendra (vous connaissez des candidats qui ont tenu leurs engagements après avoir dit qu'ils les tiendraient ?), il est pas content, il en veut, il aime pas la droite (bien qu'il ait voté un maximum de fois dans leur sens, accompagné tous les mouvements de libéralisation du pays), mais c'est pas grave, il a compris que la finance est méchante et qu'il faut aider la jeunesse. Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais…

Vas-y François, baisse la tête, rentre les épaules, on y croit, on y croit…Mais fais gaffe dans la descente quand même, si tes freins pètent…

P.S : si vous voulez consulter la partie "un besoin de changement" depuis le site du PS, vous pouvez cliquer sur cette photo d'une jolie dame d'origine africaine :

Et vous accédez à cette pagehttp://www.parti-socialiste.fr/articles/toushollande.fr :

Le besoin de changement que propose Hollande, au PS, on n'a pas trouvé…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée