Formation : Sciences-po en force, l’ENA moins présente… sauf chez les dir’cab (II)
Plus de provinciaux, moins de docteurs
Sous Macron, la révolution n’a pas eu lieu : le cursus des membres des cabinets ministériels reste classique. Beaucoup d’IEP, même un peu plus que lors des législatures précédentes, mais moins d’énarques.
En parlant avec un membre de cabinet ministériel, vous avez une chance sur deux de tomber sur un ancien de Sciences-Po. 52,31% des membres ont suivi soit un IEP de province, soit Sciences-Po Paris, qui représente 28,89% des cursus empruntés. Un vrai bond, pour le politologue Jean-Michel Eymeri-Douzans, qui y voit surtout une hausse des IEP de province, comparativement aux données qu’il a lui-même cumulées sur de précédentes mandatures: de 5,2% sous Nicolas Sarkozy, puis 15% sous Hollande, on passe à 23% sous Macron. «C’est intéressant, puisque la macronie a une image très parisienne», décrypte-t-il. «Finalement, vous avez dans les cabinets des personnes qui ont circulé dans l’espace national.» Cependant, étant lui-même directeur adjoint de l’IEP de Toulouse, il remarque que ceux de ses élèves qui rejoignent les cabinets ministériels «sont les moins provinciaux de nos étudiants.» Reste que Sciences-po, encore aujourd’hui et plus qu’hier, est toujours la «filière royale pour intégrer le système de cour qui entoure nos princes», comme aime à le décrire Jean-Michel Eymeri-Douzans.
Lecture des graphiques :
Le Gouvernement est constitué de ministères de plein exercice, sous lesquels se trouvent des ministères délégués et des secrétariats d’État. Retrouvez la liste des ministères à ce lien. Dans chaque graphique présenté vous repérerez les catégories suivantes: • Ministères de plein exercice en...