#Firechat : comme si Snowden n'avait jamais existé
Il y a trois ans environ, Reflets révélait qu'Amesys, une société française, avait mis sur écoute la Libye pour le compte du colonel Kadhafi. Nous passions alors pour de dangereux complotistes lorsque nous évoquions l'aspect particulièrement abject de ce deal : des opposants au régime politique local risquaient de se faire arrêter et torturer grâce à des outils bien français.
Il y a trois ans environ, Reflets révélait qu'Amesys, une société française, avait mis sur écoute la Libye pour le compte du colonel Kadhafi. Nous passions alors pour de dangereux complotistes lorsque nous évoquions l'aspect particulièrement abject de ce deal : des opposants au régime politique local risquaient de se faire arrêter et torturer grâce à des outils bien français. Aujourd'hui, des torturés sur la base de ces écoutes ont témoigné devant un juge qui enquête sur des faits de complicité de torture. Puis, Edward Snowden est arrivé. Il a mis en lumière, powerpoints à l'appui, l'étendue de la surveillance mondiale. Il est aujourd'hui impossible de se voiler la face : les gouvernements sont engagés dans une course à l’échalote. C'est à celui qui surveillera le plus, de la manière la plus intrusive. Mieux, les services s'échangent des métadonnées par camions. Un peu comme les Etats-Unis après 2001, opéraient des livraisons de détenus dans des pays où les autorités sont moins gênées aux entournures avec la torture, pour obtenir des "résultats". Lancer une application de messagerie comme Firechat n'a rien de condamnable. Le faire dans une ère post-Snowden, sans afficher des mises en garde sévères et multiples pour les pays fâchés avec les Droits de l'Homme, c'est au mieux irresponsable, au pire, pas loin d'être criminel. Se réjouir de l'utilisation de son application -que l'on sait...