Fachos 2.0 : les boucles brunes de Telegram
Quand l'extrême-droite infiltre le réseau
Organiser des ratonnades, recruter de nouveaux militants, ou simplement propager du racisme. Les boucles Telegram sont devenues un outil incontournable pour les groupuscules et influenceurs d'extrême-droite, qui utilisent cette plateforme pour entretenir des liens au sein de la fachosphère, mais aussi avec des acteurs internationaux.
Reflets a identifié plus d’une soixantaine de boucles Telegram actives qui partagent des liens directs ou indirects avec la majorité des formations d'extrême-droite françaises. Des groupes comme le GUD, Les Nationalistes, Tenesoun, Auctorum, Luminis, dont les medias on relaté ces derniers mois les actions violentes lors des manifestations contre la réforme des retraites, ou leurs actions anti-migrants et anti-LGBT. Ces boucles d’extrême-droite sont accessibles au public, factuellement fascistes, axées sur la protection de la culture européenne, le suprémacisme blanc et pour une partie le néonazisme.
Dans ce nuage numérique, une trentaine de ces boucles, sous couvert d’ironie, de blagues, ou de la banalité du mal, cherchent à polariser la société en alimentant les pires sentiments islamophobes, négrophobes et antisémites. Ces canaux Telegram, actifs parfois pendant des années, produisent un flux de messages colossal, sans censure, consolidant ainsi un réseau de centaines de milliers d'abonnés, où le fruit de leur haine finit par prendre forme avant de se matérialiser dans le monde réel.
Telegram, le paradis de l'extrémisme
Telegram est une application de messagerie instantanée qui suscite autant d'éloges que de controverses. Lancée en 2013 par les frères Nikolai et Pavel Durov, elle s'est rapidement imposée comme une alternative aux autres plateformes de messagerie comme Messenger ou Whatsapp.
Sur le papier, grâce au chiffrement de bout en bout, les...