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par Antoine Champagne - kitetoa

Espagne : le grand bluff

Revenons deux minutes sur le dernier sauvetage définitif de la zone euro par Mario Draghi. Certains analystes se sont montrés dès l'annonce assez prudents, mais la presse (financière principalement) a salué la poursuite de la maskirovka. Nous avons, oiseaux de mauvaise augure, chez Reflets, immédiatement dit que cette annonce aurait un Temps de Vie limité. De fait, quelques alarmes on sonné cette semaine.

Revenons deux minutes sur le dernier sauvetage définitif de la zone euro par Mario Draghi. Certains analystes se sont montrés dès l'annonce assez prudents, mais la presse (financière principalement) a salué la poursuite de la maskirovka.

Nous avons, oiseaux de mauvaise augure, chez Reflets, immédiatement dit que cette annonce aurait un Temps de Vie limité. De fait, quelques alarmes on sonné cette semaine. Les CDS de l'Italie et de l'Espagne on repris leur envolée, les taux Espagnols à 10 ans renouent avec la hausse aujourd'hui.

Même l'Europe presse Mariano Rajoy de se dévoiler : demandera-t-il une aide financière ? En creux : acceptera-t-il une mise sous tutelle de sa politiques fiscale, de sa gestion économique au sens large ?

L'annonce de Mario Draghi, nous l'avions écrit, comporte un problème originel : il parlait de rachats "illimités" de dette, mais, "sous conditions". Deux idées qui vont mal ensemble.

L'Espagne n'est pas la Grèce, ni l'Irlande, ni le Portugal. Ni l'Italie...

Elle est véritablement au bord du gouffre et elle ne s'en sortira pas seule. Elle ne peut être abandonnée à son sort par les autres membres de la zone euro car elle les entrainerait dans sa chute. Cependant, Mariano Rajoy ne veut pas de l'austérité maximum promise par Bruxelles et la BCE. Que faire ?

Bluffer ?

Mariano Rajoy peut, pour éviter de perdre les élections (en raison d'une mise sous tutelle européenne et de l'austérité qui va avec),  se dire : tant que l'annonce de la BCE fait effet (sur les taux), je peux me passer de demander de l'aide. Une solution à courte vue qui ne vise qu'à préserver son salaire.

Autre solution : miser sur son poids dans l'économie européenne. Mariano Rajoy peut entrer dans un rapport de force avec l'Europe. Il sait que celle-ci veut éviter à tout prix un effondrement de son pays. Armé de cette certitude, il peut très bien tenter d'imposer une austérité minimale sur le mode : c'est ça ou le chaos, comme le note Bank of America Merrill Lynch...

Quand bien même Madrid accepterait une cure d'austérité maximale, la BCE et Bruxelles ont-elles les moyens de mettre un terme à son programme de rachat de dette si l'Espagne ne tenait pas ses engagements ? Probablement pas.

Je te tiens, tu me tiens... par la barbichette, làlaàlaàaaaaaaah....

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